Marcel Ledru est né le 5 juin 1884 à Paris 14° au 5 rue Delambre à 2 heures du matin, 3ème enfant, de Adolphe Just Ledru (1848/1927) et Florentine Victorine Delestre (1857/1928).
Des 6 enfants du couple, il reste donc Marcel Ledru (1884), Gabriel Ledru (1888) qui, en 1912 émigra aux USA et Laure Ledru (1890) qui épouse René Le Gall (1892/1969) d’où les familles Marcel Le Gall (1921-), Marie Thérèse (1926-) et Jean Baillon, Eliane (1932-) et Emmanuel Deydier installées à Lyon.
Marcel Ledru fait ses études au lycée des Franc-Bourgeois qui est un établissement privé lasallien situé dans le 4e arrondissement (Marais), fondé le 21 novembre 1843 par les frères des écoles chrétiennes.
En 1902 Marcel rentre à L’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Paris qu’il quittera major en 1905. Il sera recruté par la société des usines chimiques du Rhône pour un poste à St Fons. Il travaillera sur l’aspirine entre autres et restera jusqu’ en 1944 à la tête du site du Péage de Roussillon qu’il aura créé en 1915 .
L’École Nationale Supérieure de Chimie de Paris fut fondée en 1896 sur l’initiative du chimiste et minéralogiste Charles Friedel, célèbre pour ses synthèses organiques.
Touché par l’annexion de son Alsace natale, il avait constaté l’insuffisance de l’enseignement de la chimie en France, insuffisance qui avait conduit à une importante fragilité de l’industrie française par rapport à celle de ses voisins. La loi de finances en date du 28 décembre 1895 lui permit de créer dans la Faculté des sciences de Paris le Laboratoire de chimie pratique et industrielle. Friedel en assure la direction jusqu’en 1899. L’École est alors située dans des bâtiments provisoires rue Michelet (Paris 6e), dans lesquelles elle demeure jusqu’en 1923.
À la mort de Friedel, la direction est confiée à Henri Moissan, premier français à recevoir le prix Nobel de chimie en 1906.
Celui-ci instaure un concours d’entrée, introduit dans l’enseignement une formation théorique poussée et rebaptise l’école Institut de chimie appliquée.
L’institut est autorisé à partir de 1907 à délivrer un diplôme d’ingénieur chimiste. À la mort de Moissan en 1907, la Faculté choisit de nommer une direction collégiale, avant de finalement confier le poste de directeur à Camille Chabrié. L’école est fermée durant les deux premières années de la Première Guerre mondiale avant de rouvrir ses portes en 1916. Elle est alors l’une des premières écoles d’ingénieur à accueillir des femmes parmi ses élèves. (Source wikipedia).
Eugène Schueller (promotion 1904), fondateur de L’Oréal a peut être fait partie des relations de Marcel ! Est-il sur une des photos que nous avons ?
La société qui recrute Marcel a été fondée en 1869, sous le nom de Gilliard, Monnet et Cartier . Elle entame la production d’un colorant, la fuchsine, puis se développe dans le domaine de la chimie pour devenir, le 15 juillet 1895, la Société Chimique des usines du Rhône. Cette société a mis au point la vanilline, l’arome de synthèse de la vanille.
Lorsqu’il vient à Lyon habiter au 9 rue Mazard Lyon 2nd, rue qui va de la rue de la Charité au quai Gailleton , il reçoit de sa sœur Laure cette carte de Paris frappée par les inondations de 1910.
Il travaillera sur l’aspirine
Marcel épousera le 8/8/1911 à Lyon 2nd Clotilde Joséphine Antoinette Armand (1889/1976) fille de Pierre Eugene Petrus Armand et Rosa Marie Comte (1889/1939).
En 1914, c’est la guerre et il est mobilisé sous le matricule 798. Il part sur le front des Ardennes malgré ses deux enfants. Clotilde continue à habiter Lyon mais bientôt Marcel reçoit l’ordre de rentrer pour aller au Péage de Roussillon construire une usine pour fabriquer le gaz mortel asphyxiant, l’ypérite qui sera utilisé en 1917 et qui aurait été un élément essentiel lors de la bataille de la Marne.
En 1915 il s’installe avec sa famille à Roussillon dans une maison que l’on voit encore quand on conduit en direction de Lyon depuis au Péage de Roussillon un peu plus loin de l’usine et des odeurs malsaines transportées par le vent du Midi.
Le Rafour est une belle et grande maison avec un jardin, potager et vignes sur les coteaux. Les vendanges donnaient lieu à de grandes fêtes. 2000 litres de vin à partager avec le jardinier Paul et Marguerite sa femme et le chauffeur Célestin dit Tintin.
De 1915 à 1944 toute sa carrière se déroule entre Saint Fons et Roussillon entre la construction de l’usine, celle des maisons ouvrières, les cités et la chapelle. Mais il fallait aussi s’occuper des prisonniers allemands, espagnols, italiens, portugais qu’il fallait loger dans de pauvres baraquements
Célestin s’occupait de la voiture, une Hotchkiss, il conduisait Marcel 2 fois par semaine à l’usine de St Fons car il en était aussi le directeur. Il accompagnait Clothilde à Vienne ou à Lyon faire ses courses ou visiter les enfants dans les pensionnats. Clothilde dirigeait la maison et le personnel, femmes de chambres et cuisinière, s’occupait des enfants quoiqu’ elle ait pris l’habitude de faire venir des jeunes filles au pair depuis la naissance de Christiane.
Chaque vendredi elle recevait les épouses des ingénieurs.
Du point de vue social, l’usine avait organisé la ‘’goutte de lait ‘’ service ouvert aux enfants des ouvriers. Les bébés étaient pesés, des conseils sur l’alimentation étaient donnés, le docteur Valendru de Vienne auscultait les enfants. Cela dura jusqu’à juin 1940.
Pendant la guerre Clotilde était déléguée de la Croix Rouge de Vienne pour tous les villages aux alentours. A la maison les dames se réunissaient pour tricoter des chaussettes, des écharpes pour les prisonniers. Les colis étaient complétés de victuailles.
En Juillet 44, les Allemands occupèrent la maison. Elle servit d’hôpital. Les enfants étaient à ce moment là au chalet où le ravitaillement y été plus facile. Echanges de tissus Cotte ou des chaussures Pellet contre du fromage, œufs et beurre.
C’est en septembre 1944 que le Péage et sa région furent libérés. Comme bien d’autres responsables économiques, Marcel fut emprisonné quelques jours par les FFI puis libéré.
Marcel et Clothilde quittèrent le Péage pour Lyon, et s’installèrent dans l’appartement qu’ils possédaient au 27 rue Sala.
La Légion d’Honneur lui fut remise en 1921 remise par Mr Boyer président des Usines Chimiques du Rhône pour services rendus à la Défense.
Nommé ingénieur principal des poudres par décret en date du 20 avril 1922 et classé à la poudrerie nationale à Angoulême.
Il fit déposer plusieurs brevets en association avec Edouard Bachmann.
1- Marcel Jean Louis Ledru, Edouard Joseph Bachmann: Manufacture of acetaldehyde. / Production d’acetaldehyde. La Chimique Des Usines Du Rhone January 1926: CA 257056
2- Edouard Joseph Bachmann, Marcel Jean Louis Ledru: Process for the preparation of ethylidene diacetate. / Procede de preparation de diacetate d’ethylidene. La Chimique Des Usines Du Rhone April 1927: CA 269818
En 1928, la Société Chimique des Usines du Rhône fusionne avec les établissements Poulenc frères (1881) issus de la société Veuve Poulenc et fils (1878), pour donner la Société des usines chimiques Rhône-Poulenc (S.U.C.R.P.) qui deviendra elle-même la holding Rhône-Poulenc SA. Les deux entreprises avaient depuis le début du 20ème siècle étendu leurs activités internationales. L’entreprise Poulenc frères entretenait des contacts avec la firme britannique May & Baker et devint majoritaire de celle-ci en 1927. Cela lui permit de s’introduire non seulement sur le marché britannique, mais aussi sur les marchés asiatiques. En 1928, après la fusion, la gamme des produits fut continuellement élargie et les investissements sur les marchés étrangers toujours plus nombreux (Cayez 1998: 68 et suiv.). Rhône-Poulenc investit entre autres de plus en plus au Brésil. L’entreprise connut dans ce pays un réel succès grâce à deux de ses produits : d’un côté avec le lance-parfum, surtout lors du carnaval de Rio (1919, Companhia quimica Rhodia Brasileira) et de l’autre dans le domaine des fibres et du textile (1929, Companhia brasileira de Sedas Rhodiaceta). Rhône-Poulenc était à cette époque, tout comme son homologue allemand Hoechst, très intéressé par le marché nord-américain (Cayez 1988: 103 et suiv.). La première tentative d’implantation sur le territoire nord-américain échoua en 1919 mais en 1948 fut créée la Rhodia Inc. (Cambon 1997: 21) .
Pour la petite histoire, l’usine du Brésil fut dirigée par un cousin des Ledru, Louis Besse qui, parachuté dans le Var avec les américains pour délivrer la France, rencontra par hasard, sa cousine Christiane Ledru le jour de son mariage avec René Garcier.
71 ans plus tard, cette même Christiane Garcier au milieu des ingénieurs pour le centenaire du site du péage de Roussillon en septembre 2015
Marcel Ledru s’est rendu aux Etats-Unis à bord du SS Normandie en 1936 pour rendre visite à son frère Gabriel.
L’année précédente, Marcel, pour soigner ses poumons malades fit une cure à Allevard. Il installa sa famille à l’hotel Baroz au Curtillard. Le site lui plut. Il acheta deux bandes de terrain en 1936 et fit construire’ la Belle Etoile’ pour l’été 1937. Une aile fut rajoutée en 1940 qui donna au chalet la configuration qu’il a conservée 80 ans après.
Ce chalet a été le centre familial pour plusieurs générations…
… et le rendez vous des amateurs de montagne.
Marcel Ledru décède le 8 mai 1957 dans son appartement de la rue Sala à Lyon et est enterré au cimetière de la Croix Rousse.
Clotilde partagera son temps entre la rue Sala, le Curtillard l’été et sa villa Bel-Air à St Didier au Mont d’Or.
Elle décédera en 1976 à St Didier dans les bras de Simone.
Clotilde avait un frère ainé, Eugène Michel (1887/1935),marié à Joséphine Antoinette Chipier (13/12/1919 Lyon 6e).
Leur père Pierre Eugène Pétrus Armand fils de Michel et d’Antoinette Aldigier, avait épousé Rosa Comte (1865-1939). Lui était commissionnaire en tissus, elle avait un atelier de couture réputé rue de l’Hotel de Ville à Lyon.
Ayant beaucoup investi dans les emprunts russes, ils ne sont retrouvés désargentés après la révolution de 1917.
De l’union de Marcel et Clotilde naquirent 8 enfants, tous résidèrent à Lyon sauf Christiane à Vienne et Jean à Chabeuil.
On peut considérer Adolphe Just, né le 11 février 1848 à Mesland (Loir et Cher) comme le fondateur de notre famille moderne.
Just Ledru nait au moment où le roi Louis Philippe abdique et qu’un gouvernement provisoire dirigé par Ledru-Rollin est mis en place.
Pour reprendre l’historique, Just est le 3ème enfant d’Alexandre Frédéric Ledru (1808-1874) et de Louise Touzard (1809-1893). Son frère jumeau Elysée est mort à la naissance. Il a une sœur ainée Eugénie (1834-1914) qui restera célibataire, avec un fichu caractère selon sa belle-sœur Victorine, et une seconde sœur Sophie Pélagie née le 16/3/1835 (décédée en 1908) qui épousa le 16/1/1861, à l’âge de 26 ans, Etienne Jean Mellian (Mesliant(d)) (27 ans) fils de Etienne Pierre Mesliand demeurant à Monteaux et de Marie Françoise Lasneau.
Etienne et Pélagie auront une fille Euphrasie Héloise née le 15/1/1865 à Monteaux où est installé le couple. Lui est maçon, elle est lingère. Le père Etienne Mesliand décéde à Monteaux le 28/12/1886. Il est né à Villedormer (Indre et Loire) de Pierre Mesliand et Victorine Meunier. C’est son fils Théodore, donc un frère d’Etienne, qui déclare son décès aux autorités. Lors des signatures, tous signent Mellian alors que le nom inscrit est Mesliand.
(D’où les familles Mellian, et Godfrain).
Comme vous l’avez lu plus haut, Just quitte sa famille très tôt pour entrer, dès l’âge de 6 ans, au pensionnat de Blois, y faire ses études.
A la fin de celles-ci, Just Ledru sera certainement recommandé au marquis Pierre Jules quand celui-ci recherchera un précepteur pour l’éducation de son petit fils resté orphelin à la mort de Théodore de la Ville-Baugé à l’âge de 34 ans à Pau (1864) . Celui-ci avait épousé Louise Clément de Bavette avec qui il avait eu de 2 enfants Thérèse (1860-1864) et Henri (1863).
La rencontre de Just avec la famille de La Ville-Baugé a été certainement très importante dans la poursuite de son éducation.
La Ville-Baugé est une famille originaire de Thouars. Le Marquis Pierre-Louis (1764/1834) est un chef militaire vendéen. Lors de la révolution il refuse d’émigrer, rejoint l’Etat major de la milice de Thouard mais devant les idées révolutionnaires qui pénètrent la milice, la quitte et, et monarchiste convaincu il soutient dès 1793 le soulèvement vendéen en rejoignant Henri de la RocheJaquelein. Il sera sur tous les champs de bataille. Il épousera Caroline Garnier de Farville. Il mourra en 1834. Son fils Pierre Jules sera un puissant soutien de la duchesse du Berry quand elle voudra faire reconnaître son fils le comte de Chambord comme héritier de la couronne sous le nom d’Henri V.
Candé est devenu Candé sur Beuvron en 1927 sur la demande de La Poste, afin d’éviter toute confusion avec « Candé». en Indre et Loire.
Situé au confluent du Beuvron et de la Loire Candé sur Beuvron doit son nom à sa position géographique, il provient du verbe latin « Confluere » qui signifie « réunion des eaux ».
La traversée des siècles et de l’histoire n’a sans doute pas épargné Candé puisqu’il se trouve géographiquement au centre des conflits qui opposaient l’Anjou, la Touraine, le Blaisois et l’Orléanais. En ce temps là, la Loire était navigable, ce qui permit même aux vikings de dévaster Tours puis Blois.
Chateau de la Borde à Candé /Beuvron
En 1550 le château a d’abord appartenu à Jean de Seigneuret et resta dans sa famille jusqu’au début du 18ème siècle. Le domaine fut ensuite acheté par Thomas Maussion, Conseiller et Secrétaire du Roi et au 19ème siècle, il devint la propriété de la famille de la Ville de Baugé jusqu’en 1934 date à laquelle l’Association des colonies de vacances du diocèse d’Orléans acquiert en 1934, grâce à un don, le château de La Borde, à Candé-sur-Beuvron, pour y installer une colonie de vacances; la direction est confiée par l’évêque d’Orléans au chanoine Tachaux. Celui-ci va faire preuve d’une énergie rigoureuse dans l’organisation et d’une solide réflexion pédagogique pour faire de cette colonie un modèle d’éducation religieuse. Il lui donne comme nom « la cité de la grâce de Dieu » et connaît une grande notoriété.
Le château abrite maintenant la « Communauté St Martin » école de théologie. Le château vient d’être revendu. Et l’Ecole de Théologie, très demandée se déplace en Mayenne.
Le marquis Pierre Jules de la Ville Baugé époux de Louise de Vélars, son fils Gabriel avec son épouse Marie Louise de L’Epine et leurs enfants y ont résidé dans les années 1870. Les deux enfants ainés, Georges et Ferdinand sont nés à Amiens, seul Pierre le benjamin y est né en 1868.
Il est donc probable que Just soit arrivé au château peu après sa sortie du pensionnat et se soit occupé de l’éducation de Henri jusqu’à son décès en 1874 à Hyères puis peut-être de celle de Georges (né en 1860), fils de Gabriel et neveu de Theodore. Georges cependant ne figure dans aucun recensement. Au contraire de ses autres frères Ferdinand (1864) et Pierre (1868). En 1676 un certain Collot Edouard, des Vosges, est recensé en tant que précepteur des deux derniers enfants.
Just a peut être été remplacé ou réside t-il dans un autre lieu avec Georges ?
On peut admettre qu ‘il soit resté au service des Ville-Baugé jusqu’en 1878 au plus tôt, ou en 1878, date de son mariage, ou bien en 1881, date de l’entrée de Georges à l’école de St Cyr.
Sur le faire part de mariage de Georges en 1889, Marie Louise de l’Epine est veuve, son époux étant décédé en 1883 n’est donc plus recensé en 1886.
C’est donc bien le Baron de l’Epine le grand père et sa fille la Comtesse de la Ville-Baugé qui font part du mariage du Marquis de la Ville-Baugé, lieutenant des Dragons. Il ne peut s’agir que de Georges puisqu’il est le seul de sa génération à avoir servi la carrière militaire et son nom est bien repris dans la promotion Egypte.
L’histoire des Dragons est assez intéressante, Louis Lucien Baillon était également officier de cavalerie dans les Dragons durant la première guerre mondiale puis réserviste. Son fils Jean Baillon, futur mari de Marie Thérèse ,la fille de Laure Ledru, la fille de Just , était cavalier dans sa jeunesse et montait avec son père au bois de Boulogne, le goût de l’époque! Les régiments de Dragons à cheval étaient des artilleurs qui descendaient de cheval pour tirer sur l’ennemi. C’étaient les ancêtres des chars et blindés actuels.
Georges de la Ville de Baugé, tel est le nom de sa déclaration de naissance est décédé centenaire au château de Dinteville en Haute Marne.
Pour marquer sa reconnaissance envers Just, le marquis lui remit un morceau de la Sainte Croix, (écharde la Vraie Croix), relique familiale des La Ville Baugé. (Pour mémoire l’Anjou a été au centre des Croisades en Terre Sainte)… et selon Laure, la fille de Just, cette relique avait été envoyée tout particulièrement à Rome pour être partagée : une partie offerte à Just en reconnaissance des services d’éducation rendus à leur fils et leur famille… Just la portait toujours sur lui, dans une pochette en tissu sous sa chemise. Il serait tombé très gravement malade plusieurs fois et aurait reçu autant de fois l’extrême onction que nécessaire, puis il se rétablit à chaque fois ! Un jour, il remit la relique à une des paroisses parisiennes qu’il fréquentait avec sa famille. Et cette relique ne resta pas dans la famille !! Il ne l’avait plus quand il mourut ! Il n’en avait plus besoin lui et ses proches tous réunis au ciel et admirant éternellement la belle montagne !
Concernant cette relique, lue dans une revue paroissiale de Touraine parue en septembre 2015, le texte ci-dessous corrobore les informations que nous avions à ce sujet :
A Paris, Just Adolphe habite 12 rue des Lombards dans le 4ème. Nous ne savons rien de l’existence brillante et obscure de notre aïeul. Peut-être un jour l’un d’entre vous qui poursuivra mon travail, trouvera des réponses. Parce qu’il vit à Paris au milieu du XIXème siècle, il assiste au début de l’industrie, à l’installation de la bourgeoisie, aux progrès de la science et des techniques, au bouillonnement des idées. Il assiste à l’Exposition Universelle, voit se construire la Tour Effel. Il va aux bals dans les guinguettes, il rencontre des artistes, des intellectuels, débat sur la politique, refait le monde. Il a un physique, beau certes mais plus proche du séminariste qu’il a été que des jeunes gens exaltés, révolutionnaires ou romantiques, de son âge : A 30 ans, il ne porte ni barbe, ni ne fume la pipe.
Il rencontre sa femme, Victorine Délestre qu’il épousera à Clichy le 11 mai 1878. Il a 30 ans. Ils résideront à 46 rue de Monge dans le 5ème arrondissement de Paris.
Victorine est née à Dueflans (Seine sup) le 28/2/1857. Elle serait la nièce d’un fournisseur parisien du marquis de la Ville-Baugé. Victorine a perdu sa mère Marie Victorine Poulet le 19/11/1867. Elle vit à Clichy avec son père Florentin Anthelme Delestre, conducteur de chemin de fer, et Elisabeth Gaillard, sa première belle-mère. Son père se remariera le 25 janvier 1881 après le décès en 1873 de sa seconde épouse, avec Reine Marchande Clair, 51 ans, deux fois veuve de Joseph Saprin et de Françoise Jolly. Reine tient un important commerce de vins à Paris.
Victorine a aussi un frère Florentin Victor qui vit à Paris. Le certificat de la mairie indique que Victor assiste au remariage de son père, de même qu’un certain Pierre !! Ledru 32 ans, gendre de l’épouse, gendre qui habite 89 rue du Château à Paris ! S agit il d’une distraction de l’employé de la mairie ? L’âge correspond bien à celui de Just, non pas gendre de l’épouse mais celui de l’époux.
Victorine est une femme de tête et d’affaires, c’est elle qui gère et participe activement aux revenus du ménage.
En 1879, l’hiver est terrible ; Paris croule sous la neige ! Une première fille, Louise, nait en 1879 (Paris 5e) mais elle est vite emportée par la maladie.
Ils emménagent à Montparnasse (14e), 5 rue Delambre qui fut aussi la demeure du peintre japonais Foujita. Dans cet appartement naitront Charles en 1881, puis Marcel en 1884.
Le nom de ce quartier avait été donné par les étudiants voisins qui venaient déclamer des vers sur la butte formée par des remblais au XVIIe siècle, en référence au mont Parnasse, résidence des Muses de la mythologie grecque. La colline fut rasée pour tracer le boulevard du Montparnasse au XVIIIe siècle, lieu de promenade de la ville. Dès la Révolution française, de nombreuses salles de danse et cabarets s’y installèrent. L’exposition universelle de 1889 attire de nombreux artistes qui vont choisir ce quartier populaire plus au centre de Paris et qui va devenir la plaque tournante de la modernité. Aux côtés de la peinture et de la sculpture, la photographie est également présente. Avant de s’installer rue Campagne-Première, Man Ray planta son premier studio à l’Hôtel des Écoles au 15 rue Delambre. C’est là que sa carrière comme photographe commença.
C est à cette époque que ce produit le krach de l’Union Générale. C’est l’une des premières crises financières notable en France. L’Union générale est le nom d’une banque catholique française. Elle est créée est 1875 à Lyon par des monarchistes. C’est ensuite Paul Eugène Bontoux qui en prend possession en 1878. Elle fera faillite 4 ans plus tard, en 1882, ce qui inspire plus tard Zola pour la rédaction de son roman L’Argent. La faillite de cette banque et la crise financière qui a suivi a ruiné nombres de petits porteurs. Dans son roman ‘’César Birotteau’’ Balzac y fait une description de la société commerçante et financière de 1835 qui n’a pas du trop changer 40 ans plus tard et montre la difficulté de réussir dans les affaires tout en voulant rester honnête.
Just et Victorine s’installent ensuite à Alfortville (Val de Marne) où naissent Gabriel et Laure en 1888 et 1890. La commune fut desservie par les tramways de la compagnie des tramways de l’Est parisien puis de la STCRP (ancêtre de la RATP) au début du XXe siècle.
Just est entré à une date encore non définie, en tant qu’agent principal à ce qui est devenu le Club Alpin, fondé le 2 avril 1874, reconnu d’utilité publique par décret du 8 mars 1882.
Le goût de la montagne partagé par une élite était très à la mode, proposait un nouvel idéal de vie saine au grand air, aventureuse, avec le goût de l’effort qui est nouveau aussi pour l’époque !
Une occasion unique aussi pour la condition féminine de se faire reconnaître et accorder une place dans la revue (récits de promenades ou d’ascensions narrées selon style et personnalité de chacune). Georges Sand et son fils Maurice y sont membres Elle écrira’’ Souvenirs d’Auvergne’’. Le président Félix Faure est membre comme le sera aussi le président Edouard Herriot. Ce dernier a légué sa collection des revues à la Bibliothèque de Lyon (actuellement la Part Dieu). En 1875 trois Ledru (dont deux avocats parisiens) étaient déjà membre du club.
Le Club est installé au N° 30 rue du Bac Paris 7ème ; le siège se transportera bd Hausmann dans les années 1930.
La rue du Bac avait brulé jusqu’au N° 13. Clemenceau qui était déjà un personnage public et dont le nom se retrouve à Mesland allait souvent au n°15. Se sont ils croisés ? De même, avec Charles Maurras ou Léon Daudet, tourangeau par sa mère, membres de l’Action Française dont les bureaux étaient au 42. Fouché le conventionnel, et ministre de la Police de Bonaparte avait acheté en 1803 un bel hôtel particulier, aujourd’hui disparu, au 34 et 36 rue du Bac, dans lequel il s’installa avec sa famille.
Autre coïncidence, lorsque le CAF annonce la nomination de Just Ledru en tant que gérant en 1895, le même bulletin mentionne une communication de M. P Helbronner sur le Massif d’Allevard, des sept-Laux et de la Belle Etoile !!
Voici les principales annotations que j’ai pu faire lors de la consultation (grâce à Mr Roussel, ancien président du CAF section de Marseille et père de Jacques ami de Vianney) des bulletins parus pendant la première année de gérance de Just :
- Fév. 1895 nomination de Just Ledru
- Mars 1895 Mr Joseph Vallot a donne des renseignements sur les travaux qu’ il compte effectuer dans la cabane de l’aiguille du Midi et sur les négociations qu’il a engagées pour que cet abri devint la propriété du CAF.
- Le Club Alpin participera à l’Expo Universelle de 1900 -600m2- pour la construction d’un chalet (conclusions d’un rapport signé Henri Vallot, cousin de Joseph)
- Mr Delebecque parle des lacs français inconnus des savants connus des touristes. … dont les lacs des 7 laux ( très intéressant)
- Section de l’Isère membre Pouradier Duteil cdt 12 bataillon chasseurs alpins
- Avril 1895 excursions en Dauphiné
- Le CAF participe à hauteur de 1000 f aux frais engagés par Mr J Vallot à la réparation de la cabane (Refuge Vallot)
- Assemblée générale du 29 avril 1895 sous la présidence de mr Laferrière
- Le bulletin rapporte peu en abonnement mais bcp en publicité. Au contraire de l’annuaire qui coûte cher.
- Le solde est très positif 23% de marge
- Mr A J Ronjat qui connaît parfaitement le Dauphiné.
- Nouveau membre à Lyon : Boulade parrainé par Boulade et Richard ; Lumière Auguste et Louis (parrainés par ms Piaget et Paillon) les frères Boulade sont déjà membres ;
- Mai 1895 président Mr Durier en remplacement de mr Laferriere
- Mise à jour des listes de guides
- Le sénateur Gravin mentionne la Belle Etoile.
- La peinture alpestre aux champs Élysées
- Juin/juillet 1895 : L’hôtel du Curtillard fait des remises aux membres du CAF
- Paul Sisley le photographe est parrainé par les Boulade
- Aout/sept/oct 1895 3ème ascension de J Janssen au Mt blanc
- Accidents de montagne dans les Alpes et au Mt Blanc
- Novembre1895 : 5604 membres
- Il y a une autre Belle Etoile à Albertville.
- Congres du CAF en Savoie. Boulade fait les clichés stéréoscopiques
- Décembre 1895 : Banquet annuel: Il est étrange de constater que Just n’apparait dans aucune des listes de participants aux banquets annuels, ni parmi les membres, ni parmi les invités.
Lors de mes recherches j’ai pu trouver que deux sœurs, l’une Françoise Alexandrine Ledru, la seconde Victoire Ledru, filles de François Denis Ledru et de Denise Cartry avaient épousé des Joanne, de Paris. Sont-elles des parentes de Just ? A priori non, en tout cas pas directement. Les Joanne sont des membres éminents du Club Alpin. Adolphe Joanne en est un des fondateurs avec Edouard de Billy.
Médaille offerte par Margaret Baillon et Médaille en possession de Marc et donnée par Jean Ledru
Adolphe Just rencontre Joseph Vallot.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Vallot
Ce que nous avons c’est que Just a 6 ans de plus que Joseph. Dès l’âge de 11 ans, Joseph est mis en pension à Paris, alors que ses parents vivaient à Lodève. Si Just a eu une brillante scolarité, Joseph a été plus que moyen, du moins au début de ses études. Joseph perd son frère jeune puis sa mère. Joseph est un brasseur d’idée. A-t-il influencé son ami ?
Joseph est passionné de botanique. Est-ce lui qui informa Just des vertus du Kola, et l’incita à fabriquer les biscuits de Kola-Lucas, biscuits préconisés pour les sportifs et sont censés favoriser la condition physique.
L’un et l’autre ont un enfant cette même année, Charles Ledru et Madeleine Vallot. Le prénom de Madeleine sera porté par un autre enfant de Just, qui décédera à l’âge de 2 ans.
Ensemble ils participent en 1890 à la création du Touring Club de France. A l’origine beaucoup d’activités cyclistes qui deviennent très à la mode.
Charles Ledru mort à 20 ans de tuberculose aurait été un grand amateur de vélo.
C’est à cette période que Just s’investit dans la production de biscuits énergétiques, à base de kola. Ces biscuits deviendront vendus ensuite sous le nom de biscuits de Kola-Ledru. Ces biscuits sont recommandés pour tous ceux qui ont à faire des efforts physiques, les voyageurs en train, et même pour les bals ! En 1896, une variante glacée au chocolat est mise sur le marché.
Il s’agit du moule, prototype original (emporte pièce) mis au point pour créer des galettes au kola (« les kolas Ledru ») susceptibles de soutenir l’effort des sportifs (en particulier cyclistes, sport très à la mode, les marcheurs en montagne). Son invention d’avant garde n’a pas remporté de succès, on l’aurait su, sans doute jugé trop fantaisiste au début du XXème…mais que l’on peut trouver visionnaire à notre époque Redbull! D’après ce que l’on raconte, Just était un inventeur né! Cherchant à mettre au point plusieurs inventions, comme encore, un chapeau qu’il portait volontiers lui-même, avec des trous latéraux pour la ventilation de la tête! (nous n’avons pas ce chapeau)…pas plus de succès ! Lacoste et Cie ont su commercialiser de tels chapeaux à bon prix!
Quelques années avant Angelo Mariani, issu d’une famille de médecins et pharmaciens corses, développe à partir de 1863 une « boisson tonique, un vin dopé aux extraits de coca ; la préparation est commercialisée à l’époque sous le nom de «vin tonique Mariani (à la Coca du Pérou). La boisson est un énorme succès qui lui vaut la célébrité dans toute l’Europe. Cette boisson aurait inspiré la création en 1885 du pharmacien John Pemberton à Atlanta aux États-Unis, le French Wine Coca ancêtre du Coca-Cola qu’on connaît aujourd’hui sans alcool (à cause de la prohibition de 1886 dans l’État de Géorgie) et sans cocaïne (depuis 1906).
En 1895 Just Ledru, à 47 ans, sera nommé Gérant de la société qui rédige le Bulletin du Club Alpin Français en remplacement de Mr le Colonel Pierre. (Le Colonel Pierre dont la mémoire restera intimement liée à la création du Club Alpin est un ami de Mr Joanne et un ancien élève de l’école Polytechnique)
La décision a été approuvée lors de la réunion du 13 février1895, sous la présidence de Mr Ernest Caron, vice-président du Club et reproduite sur le bulletin mensuel de février 1895. Le Bulletin rend compte des réunions de la Direction Centrale et des chroniques de chacune des sections départementales du CAF tandis que l’Annuaire reproduit les communications produites par les membres.
Just y restera jusqu’en décembre 1904, date à laquelle le Bulletin et l’Annuaire fusionnent sous le nom de La Montagne. Il laissera sa place à Maurice Paillon, frère de Mary Paillon de la section lyonnaise. Il sera lui-même remplacé en 1932 par Pierre Dalloz.
Maurice Paillon est nommé à la tête de la publication nationale du CAF au moment où les divisions s’accentuent au sein de l’univers des « alpinistes ». La conception initiale de l’alpinisme, « l’excursionnisme cultivé », commence à être concurrencée par d’autres façons de concevoir la réalisation des ascensions. Par ailleurs, la direction centrale parisienne est confrontée à une contestation d’une ampleur sans précédent de la part des sections de province à propos de leur représentation au sein des instances de direction, problème qui ne trouvera de solution qu’en 1913.
L’année 1903 est marquée par de nombreuses initiatives de la direction centrale pour apaiser les tensions, tout en préservant l’essentiel de ses prérogatives. La section lyonnaise, porte-parole des doléances des provinciaux, est ainsi mise à l’honneur et se voit offrir un certain nombre de concessions parmi lesquelles le projet de fusion des annuaires et du bulletin au sein d’une revue mensuelle. Parmi ces mesures visant au ralliement de la section lyonnaise, Paris propose que la rédaction en chef soit attribuée à Maurice Paillon. Celui-ci assure la direction de la publication de cette section La Revue alpine, considérée comme exemplaire par la qualité de sa composition et par son rayonnement. Dans le contexte de rivalité qui prévaut alors, cette nomination constitue un choix éminemment stratégique du point de vue des orientations affichées au niveau national. (source Olivier Hoibian)
Just restera cependant au sein du Club encore de nombreuses années sous les présidences de Joseph Vallot, du prince Roland Bonaparte et Gaston Berge entre autres.
Il y recevra les insignes d’officier d’Académie en 1906. (pv du CAF du 13 juin 1906) La Montagne vol II 1906.
Il y sera fait part de son décès en 1927.
Pendant toutes ces années, Just a rencontré l’élite française et internationale qui a contribué à faire connaître et aimer la montagne : Vallot (1854/1925), Helbronner qui part ailleurs a fait une communication sur le massif des Sept Laux en 1903. Les Baroz au Curtillard ont sur les murs de leur hôtel les plans établis par Helbronner.
Just et Victorine sont donc à Paris au cœur des années que l’on nomme la Belle Epoque. Ils ont connu le nouveau Paris du baron Haussmann, vécu la mort de Victor Hugo en 1885 avec la foule des parisiens qui ont suivi les funérailles, l’exposition universelle de 1899, la construction de la Tour Eiffel, les premiers tramways, les premières voitures. Le monde, la science est en ébullition. C‘est aussi l’épopée coloniale. Mais ce fut aussi l’époque des scandales, dont celui du Panama qui en 1889 fait perdre leur argent à des milliers de petits investisseurs et des bouleversements politiques et l’affaire Dreyfus en 1895. Le Club Alpin parait être un oasis de calme dans cette époque en mouvement. Il semblerait que les membres se tiennent à l’écart des nouveaux mouvements politiques de gauche qui s’activent dans la course au pouvoir.
Lors du mariage de Marcel Ledru (1911) Just et Victorine habitaient 8 rue de la Pépinière dans le 8ème arrondissement, proche voisin de Georges Grand, sociétaire de la Comédie-Française qui habite au N° 6 . A cette adresse Victorine créa une des toutes premières agences de placement.
Les agences de placement existaient depuis quelques années déjà. En 1886, les garçons de café ont demandé leur dissolution car le recrutement se faisait essentiellement par leur entremise. Les agences ont été le précurseur des grandes agences d’intérim que nous connaissons actuellement. Victorine était spécialisée dans le personnel de maison et de bureau. Peut être Georges Grand ou les éminents membres du Club Alpin auront-ils été parmi ses clients ?
Le 8 rue de la Pépinière
(Dans le roman Le Contrat de Mariage par Honoré de Balzac, Paul de Manerville habite rue de la Pépinière avec sa femme Natalie
Le bureau de placement aura aussi son siège dans l’immeuble.
Entre temps Marcel entrera en 1902 à L’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Paris qu’il quittera major en 1905.
En 1912, Gabriel quitte la France pour les Etats Unis puis s’installera au Canada dans la province de l’Alberta. (il épousa une canadienne Rose Leblanc, décédée en 1972), Il meurt en 1982 sans postérité.
Ces parents reçurent cette carte que Gabriel leur adressa en route pour le Canada:
Enfin Laure s’installera à Lyon en 1921. Elle épousa René Le Gall.
Le couple eut 3 enfants : un garçon Marcel Le Gall et deux filles : Marie Thérèse LeGall / Baillon et Eliane LeGall/ Deydier qui résident toujours à Charbonnière. Laure est aussi atteinte de la tuberculose dans les années 30. Son frère Marcel a réussi à lui procurer en Allemagne, un médicament, ancêtre du Rimifon, non encore commercialisé en France, qui l’a sauvée en la guérissant et en traitant radicalement son affection tuberculeuse. Ce qui lui a permis de vivre heureuse tranquillement jusqu’à 84 ans entourée des siens.
Mariage D’Eliane Le Gall.
et la continuité actuelle de cette branche familiale
Margareth Baillon m’indique aussi que Just avait un livre intitulé Imitation de Jésus-Christ. Ce livre a malheureusement été détruit. L’œuvre alimenta la dévotion et la prière de nombreuses générations de chrétiens, surtout des laïcs, qui cherchaient dans leur vie quotidienne à vivre en respectant les préceptes du Christ (d’où son titre). Elle donne beaucoup d’importance à l’humilité, la résignation et l’abnégation. Préceptes que Just semble avoir suivis tout le long de sa vie.
Exemplaire de 1874 (Mame éditeurs – Tours
Balzac en a fait le thème d’un de ses ouvrages : ‘ l’Envers de l’Histoire Contemporaine ‘en 1843/1845. L’humilité vraie, sincère par opposition à la fausse humilité est la règle de vie qui animait cette communauté.
Laure Ledru la grand-mère maternelle de Margaret Baillon par qui ces notes ont été retranscrites racontait que Just venait souvent rendre visite à son père, son ami, l arrière grand-père Edmond Gaudey, dans ses bureaux du passage du Havre (Paris) où il exerçait la profession d’agent immobilier (vente d’immeubles à l’époque). Edmond l’écoutait patiemment à chaque fois qu’il venait lui présenter ses nouvelles inventions mais le prenait pour un grand original !
Just Ledru meurt le 11 avril 1927 au Péage de Roussillon. Lui et sa femme sont enterrés à st Cyr au Mont d’Or.
En résumé :
Adolphe Just et Victorine eurent 6 enfants dont notre grand père, Marcel Ledru, né en 1884. Ils perdirent deux petites filles Madeleine et Louise de la tuberculose ainsi que leur fils ainé Charles à l’âge de 20 ans. C’est lui qu’on retrouve avec sa grand-mère en 1886 à Mesland.
Gabriel quitta la France en 1912 pour s’installer aux USA puis au Canada . Londres, Belgique, Allemagne (pays comptant beaucoup d’abonnés et d’écrivains marcheurs), Italie…et aussi Amérique du Sud (dont Argentine, Buenos Aires, où d’intéressants contacts et correspondants ont sans doute accueilli Gabriel Ledru qui leur était recommandé au début de son périple américain…et ce dès vers 1910… Sa fille Laure Ledru a sans doute aussi bénéficié des relations et des recommandations de son père quand toute jeune, elle est partie au Maroc dans un grand hôtel présenter sa collection de chapeaux.
Une fille ne faisait pas d’études à l’époque, mais je trouve qu’elle avait ainsi vécu une expérience aventureuse hors norme sans aucun doute pilotée par un père qui était par ailleurs très strict!
On retrouve le goût de l’aventure et du voyage que je pense très présent chez certains descendants de Just et Victorine..
Adolphe Just Ledru, grâce à son intelligence, son travail et à l’éducation certainement acquise auprès de la famille de La Ville-Baugé et de l’élite qu’il a côtoyée tout au long de sa vie, peut être considéré comme le fondateur de notre famille moderne.
Just fut certainement très marqué par le départ de son père Frédéric, dès sa naissance et son caractère en souffrit.
Ce fut certainement quelqu’un de très humble, ne recherchant pas la notoriété. Comme on peut le constater à la lecture des Bulletins, Just a toujours fait preuve d’une grande discrétion. Son nom apparaît qu’en fin de page en tant que Gérant du bulletin alors qu’il a du certainement retoucher nombres d’articles !
lettre de Just à Marcel son fils:
Au XIX siècle, Mesland, de laboureurs à sabotiers
Les Ledru ont donc quitté la profession de laboureur pour celle de sabotier, et ceci de père en fils à partir de la révolution. Pour quelles raisons cela s’est il passé ?
D’une manière générale, le sabotier travaillait dans les régions où il y avait des forêts et des bois ; C’est dire que, de tous temps, on a trouvé des sabotiers dans pratiquement toutes les régions de France. La difficulté de transport du bois obligeait souvent le sabotier à s’installer aux abords de ces forêts, souvent avec toute sa famille, dans une hutte qu’il construisait sur place.
Fabriquer un sabot n’était pas une tâche aisée et l’apprentissage était long. L’apprenti « creuse » et « finit » pendant quatre ou cinq mois, ensuite il taille pendant deux ans. Les apprentis étaient souvent fils de sabotier. Le père transmettait son métier à ses enfants et l’artisanat du bois se transmettait sur plusieurs générations.
La matière première, le bois, a attiré aux abords des forêts ces artisans besogneux. On achetait le bois sur pied dans la forêt de Bercé, bouleau, hêtre, peuplier et on choisissait des troncs bien droits. Comme l’abattage et le charriage étaient à leurs frais, on retrouve presque tous les sabotiers dans les hameaux proches de la forêt. Le bois entreposé à côté de la maison était scié au fur et à mesure de la demande. Il faut trois étapes pour fabriquer un sabot : la taille, la creuse, la finition. Lors de la taille, les quartiers sont alors assemblés par paire selon leur grosseur, hauteur et longueur. L’herminette leur donne une meilleure forme et le paroir finit de dégrossir. La creuse est l’opération qui consiste à « vider » l’intérieur du sabot avec des cuillères de diverses dimensions ; elle donne la forme du pied. La semelle est nettoyée avec la rouannette, et le boutiron achève l’opération. La finition ou « pare » s’effectue quand les sabots sont bien secs. A l’aide d’un racloir on fait disparaître les coups de paroir pour obtenir une surface bien lisse. On passe parfois les sabots à la cheminée ; accrochés à un mètre du foyer, la combustion de morceaux de cuir dégage une fumée brune qui les colore. Les sabots de bois blanc résistaient moins longtemps (un mois et demi) que ceux de bois dur (trois à quatre mois). Généralement, dès que les chaumes piquaient les pieds, on pensait aux sabots qui se vendaient le plus en octobre et en novembre.
Au cours du XIXe siècle, trois nouveaux métiers seront « compagnonnisés » : ceux de cordonnier (1808, après une éclipse de plus d’un siècle), de sabotier (1809), de boulanger (1811) Mais ils s’éteindront progressivement jusque dans les années 1950.
Comme nous le verrons en dessous, les mariages se faisaient entre eux. Et le savoir et les outils se transmettaient de père en fils…
Au XIXème siècle, l’usage du sabot se généralisant, chaque village eut besoin de son propre sabotier et c’est certainement pour cette raison que Frédéric Alexandre Ledru, père d’Adolphe Just s’installa en 1824 dans le village de Mesland avec son père René François Ledru. Sa famille est recensée au bourg lors du recensement de 1836.
Le village de Mesland est plus développé que celui de Villechauve (Gabriel y est d’ailleurs resté en tant que sabotier) ou celui deVilleporcher. Marie Anne comme vu plus haut y trouvera son époux.
Le village de Mesland est situé à égale distance entre Tours et Blois, centre historique des rois de France très proche de la ville d’Amboise (Indre et Loire).
Cette commune est fondée par les moines de l’abbaye de Marmoutier. Le défrichage de la forêt de Blémars au XIe siècle, par les hommes du prieuré, marque le début de l’histoire de Mesland et de plusieurs communes alentour.
La commune de Mesland présente un aspect très vallonné, très différent de la campagne d’Authon, favorisant la naissance de coteaux sur lesquels les vignobles de l’AOC Touraine – Mesland sont exploités ; Nous verrons que quelques branches alliées aux Ledru étaient vignerons à cette époque.
Mais revenons à notre histoire de famille.
René François, fils de François 2, né le 11/08/1777 à Villechauve s’est marié deux fois.
Le 11 juin 1805, avec Jeanne Hélène Bourgoin, fille de Pierre Bourgoin et Catherine Mesnard Ces deux parents sont décédés. Les 7 enfants Ledru/Guibourg sont à peine majeurs aux décès de leurs deux parents. Ce qui expliquerait la chute de la position sociale de cette branche de la famille. De plus Pierre Bourgoin est journalier. Nous connaissons peu de choses sur cette famille que l’on ne retrouve guère sur les registres d’états civils. Catherine Mesnard, décédée depuis l’an II (2/9/1794) a du épouser un estranger comme on dit !!! Donc Jeanne n’a plus sa mère depuis 11 ans déjà. Et Jeanne travaille comme couturière.
Qu’importe, de cette union naissent 4 enfants.
René François, le 2 sept 1806, puis Alexandre Frédéric le 20/09/1808, qui deviendra le père de Just, et enfin des jumeaux Pierre Eugène et Hélène Rosalie le 10 juillet 1811. Jeanne Hélène Bourgoin décède en 1845 à Mesland.
(Bourgoin est un nom de famille, représente un nom ethnique désignant la personne originaire de la bourgogne.)
René François se remarie en 1848 à l’âge de 71 ans avec Catherine Bigot, fille de Jean Bigot et Marguerite Lelu. Elle a 45 ans. Elle décédera quelques mois après (22/3/1849) à Mesland., peut être du choléra qui sévit en Touraine cette année-là comme il a sévi en 1832 et sévira encore en 1854 et 1884.
Sur les archives certaines se font appeler ‘’dame’’ Bigot.
Bigot – Terme d’injure au XIIe siècle. Le sens péjoratif (dévot) actuel ne date que du XVe siècle. Ordinairement : bî God, par Dieu (anglais ancien). La famille Bigot ou Bigod est issue d’un modeste chevalier du duché de Normandie, qui grâce à la conquête normande de l’Angleterre s’éleva très haut dans le baronnage anglo-normand, et devint l’une des plus riches familles du Royaume d’Angleterre. Plusieurs de ses membres ont porté le titre de comte de Norfolk de 1141 à 1306.
Par coïncidence on retrouve des Le Dru aussi dans le comté de Norfolk dans les années 1500, ce qui prouverait qu’une branche a suivi aussi les Plantagenets. D’Angleterre, des descendants de cette branche ont ensuite émigré aux USA.
Autre Bigot célèbre fut l’intendant du Canada, mêlé à l’affaire Péan.
Autre personnage célèbre de cette famille Alexandre Bigot, né le 5 novembre 1862 à Mer (Loir et Cher) et mort le 27 avril 1927 à Paris, est un céramiste français spécialiste des céramiques architecturales. Après un bref passage dans l’atelier de Paul Beyer (1873-1945) en Suisse, il installa son premier four en 1889 à Mer. Il débuta avec un atout majeur en poche : un diplôme de chimie, qui lui apporta une connaissance fort sollicitée, notamment par Jean Carries, qui à son tour l’influença plus tard. Pour le côté pratique (tournage et moulage), il bénéficia des conseils de Raphaël Tessier (1860-1937). Il a collaboré avec de nombreux architectes :André Arfvidson, immeuble ateliers d’artistes au 31bis rue Campagne-Première et au 25 Passage d’Enfer, à proximité de la Rue Delambre où, comme nous le verrons, s’installa à Paris Just Adolphe, le petit fils de René. Alexandre Bigot collabora aussi avec Bourdelle (On retrouvera cette rue d’Enfer dans le livre de Balzac cité plus bas).
A Mesland, lors du recensement de 1836, on trouve au bourg les familles suivantes :
René Ledru qui a 59 ans, vit avec sa femme Jeanne Hélène, et son dernier fils Pierre Eugène qui est encore célibataire.
Eugène Pierre Drue (Le) (1811/1874) épousera le 22/8/1839 Rosalie Broquet, originaire de la commune voisine de Monteaux. C’est la fille de Médard Broquet et d’Anne Paisse. Ils passeront les premières années de leur mariage à Mesland et ensuite Eugène s’installera comme sabotier à Monteaux où réside déjà la famille de sa femme. (ils y seront recensés en 1856 avec Désiré et Eugénie). Il y retrouvera les sœurs de sa femme Véronique Broquet Crepon et Julie Broquet Dumay et le frère de sa femme Jean Médard Broquet (21/2/1813).
Le couple aura quatre enfants, Eugène Theodore en 1842 mais décédera 9 mois plus tard, des jumeaux Désiré Prosper Dru et Françoise Eugénie Ledru nés le 26/06/1843 et Prosper le 25/06/1846 ?
Désiré qui sera aussi sabotier épousera à Maria Neau, d’où une fille Marie Henriette née à Monteaux le 1 oct 1876 qui épousa en 1896 à l’âge de 20 ans Auguste Voyer né à Onzain en 1871, vigneron et fils de vignerons (Jean Louis Voyer et Constance Frissant).
Le couple eut une fille Suzanne Voyer qui épousa x Quantin dont Jacques et Françoise Quantin qui habitent la région parisienne. Marie Henriette décédera à Monteaux le 7 mars 1957.
Quant à Françoise Eugénie, la jumelle de Désiré, elle se marie à Monteaux le 12/1/1864 à l’âge de 20 ans avec Antoine Quillon 28 ans.. C’est une famille nombreuse de vignerons. Le père s’appelle Antoine Quillon et la mère Augustine Le Veux. Elle est décédée lors du mariage d’Antoine.
Antoine a deux frères Claude qui, lors du mariage est âgé de 26 ans et Alexandre de 22 ans tous vignerons mais Alexandre est installé à Châtous dans la Marne. Les Quillon auront une fille Véronique le 17/5/1866 à Monteaux.
Quant à Rosalie Broquet Ledru elle décédera à Monteaux le 9/9/1888.
Dans la maison d’à coté, habitent Alexandre Frédéric, qui a 28 ans, avec sa femme Louise (Touzard) (elle a donc 27 ans) et les deux enfants qu’ils ont eus, Louise Eugénie qui a 2 ans et Sophie Pélagie âgée de 1 an. Alexandre exerce la profession de sabotier tout comme son père tandis que sa femme est couturière.
Le Village de Mesland : le bourg autour de l’Eglise. Dans quelles maisons vivaient-ils ? Peut-être dans l’une d’elles.
Dans une autre maison du bourg, vit Hélène Rosalie (Rose) la sœur jumelle de Pierre Eugene et petite sœur d’Alexandre ; elle a épousé Jean Etienne Chéreau. Hélène a 25 ans, son mari 27. Elle est ménagère, lui maçon ou tailleur de pierre. Ils ont un fils Jean Antoine Chéreau âgé d’un an. Les tailleurs de pierre ne manquent pas de travail.
La famille Chéreau est très ancienne et s’est répandue dans les régions de Touraine, du Vendômois et du Blésois et les premiers personnages connus remontent au 13eme siècle.
Toujours au bourg et proche des autres familles vit la famille Touzard. Ce sont des vignerons, certainement importants car ils savent signer depuis longtemps, tout comme les Chéreau.
La famille Touzard est composée du fils Jean, 38 ans, de sa femme Rose Rigoreau. Avec leurs quatre enfants, Jean âgé de 8 ans, Louis (4 ans) Rose Angélique (3ans) et Julie Geneviève (1 an).
Jean Georges Touzard, âgé de 81 ans, veuf de Marguerite Raineau, vit chez son fils.
Alexandre Fréderic a donc épousé Louise, la sœur de Jean. Celui qui a 38 ans. Les Ledru, Chéreau et Touzard sont donc beaux-frères et belles-sœurs. Et les enfants cousins germains. On imagine les enfants aller et venir d’une maison à l’autre comme vous le faites vous mêmes 200 ans plus tard.
Chez les Touzar(d) orthographié sans ‘’d’’ sur les registres d’Etats Civils mais avec un ‘’d’’ lors du recensement de 1836, on note les naissances successives d’enfants de Jean Touzar, vigneron et Marguerite Raineau sa femme :
- Jean Georges (1798/1840) qui épouse Rose Rigoreau
- Françoise 8 thermidor an 9 qui décède 1 mois après
- Marguerite 7 brumaire an 11
- Julienne décédée à l’âge de 8 ans le 27 plumôse an 11
- Marie Madeleine née le 5 pluviôse an 12 décédée 8 mois après
- Anne décédée à l’âge de 28 mois le 11 ventôse an 13
- Magdelaine née le 11 vendémiaire an 14 décède quelques mois après
- Nicolas né le 13/2/1807 décédé le 21 aout 1807
- Catherine née le 28 /9/1808 décède le 12/10/1808 à 14 jours
- Et enfin Jeanne Louise notre aïeule qui nait le 2/12/1809, qui épousera Frédéric Alexandre et donnera naissance à Just. Elle décédera à l’âge avancée de 84 ans.
(touzard représente la forme péjorative de touze, patronyme issu de l’ancien français touse qui signifie chauve, tondu, rase : sobriquet qui s’est applique aussi bien a un jeune homme imberbe qu’a une personne a la tête rasée, ou aux cheveux coupes courts)
En 1836, on dénombre à Mesland 611 habitants, 313 de sexe masculin, 298 de sexe féminin.
Lors du recensement de 1841, peu de changement.
Les Alexandre Ledru ont toujours deux filles, idem pour les Chéreau.
René et Jeanne Hélène se retrouvent seuls, Pierre Eugène s’est installé avec sa femme Rosalie Broquet dans une autre maison du bourg. Mais ensuite le couple partira s’installer à Monteaux.
Rose Anne Rigoreau Touzard a perdu son mari l’année précédente ainsi qu’une de ses filles Julie Geneviève.
Par contre Marie Anne Ledru, la fille de François qui a épousé en 1836 Pierre Lefert s’est installée au bourg avec ses deux beaux fils Pierre et Hyppolite.
(Pour mémoire, le châtelain de Mesland est un dénommé Chaput époux de Marie Abraham, Louis Charles Ledru que l’on retrouve en Auvergne a aussi épousé une Abraham). Les Chaput sont nombreux et ont été maire de Mesland. Une Marie Louise Touzard y travaille comme domestique.
Lors du recensement suivant en 1846, le curé est mentionné. Son nom est Julien Bottier. Il a 36 ans. Il vit avec son père, sa mère née Rétif et sa sœur Adélaïde. I y rejoint ses parents qui sont déjà là en 1836. Combien de temps reste t il dans la paroisse de Mesland ? Est-ce lui qui a découvert les qualités intellectuelles chez Just qui naitra deux ans plus tard ?.
Frédéric Ledru et sa femme Louise habitent toujours avec leurs deux filles Eugénie et Pélagie qui ont respectivement 12 et 10 ans. Ils habitent toujours dans le bourg près de l’église.René Ledru habite seul. Sa femme Hélène Jeanne s’est éteinte l’année précédente en 1845. Il a 68 ans.
Toujours au Bourg pas de changement pour Rose Anne Rigoreau veuve Touzard qui vit seule avec ses 3 enfants adolescents.
Par contre Etienne Chéreau et sa femme Madeleine, née Boffé, viennent d’emménager près de leur fils Jean Etienne et leur belle fille Rosalie (Rose) Ledru. Ils sont avec une fille Eugénie Chéreau âgée de 22 ans. Elle est couturière.
Jean Etienne Chéreau et Rosalie ont eu un fils Jean Antoine né le 16/1/1835 à Bougay. Il a 11 ans maintenant. Ce garçon qui deviendra marchand d’étoffes, se mariera deux fois, la première avec Joséphine Catherine Loiseau qui mourra assez jeune. Il épousera en 2nde noces, le 5/6/1871, Marie Louise Denis, une jeune rentière de 29 ans née à Monteaux, fille d’Etienne Denis et Louise Philippon, marchands de bois.
Jean Etienne et Rosalie ont eu l’année dernière un second fils Georges né en 1845.
Chez les Lefert, Pierre a 33 ans, (il est né en 1813 à Morand (I&l). Il vient d’épouser Marie Bellanger (26 ans). Ils sont installés à Grosbois. Les parents Lefert agés de 69 et 62 ans vivent avec leur fils Hyppolite (29ans) à la ferme de la Beaucerie.
Lors du recensement suivant, en 1851, la famille Chéreau s’est agrandie avec l’arrivée d’une petite fille Pélagie Félicité née le 9 juin 1849 à Mesland.
Il y aura encore une petite Estelle en 1854.
Par contre Rose Angélique Touzard, la fille de Rose Rigoreau a du mourir car son nom n’est plus indiqué. Elle aurait eu 15 ans.
A la Boucherie, les Lefert Pierre et Marie Anne Ledru vieillissent Ils ont 72 et 67 ans.
Marie Anne sera veuve à 72 ans lors du recensement suivant (1856) et son fils Hyppolite (35ans) se mariera avec Louise Gouffault. (26ans). Sa profession est Fagoteur tout comme le sont les Proust.
Le Fagoteur est celui qui met en fagot le bois qui sera utilisé lors du séchage des briques. De grandes quantités sont nécessaires.
Au hameau de Gros-bois vivent toujours Pierre et Marie Lefert avec leurs 3 enfants : Pierre, Marie et Augustine (9,7 et 5 ans)
La surprise vient du fait qu’Alexandre Frédéric Ledru n’est plus recensé, ni lui ni son fils Adolphe Just. Seules le sont Louise et ses deux filles qui ont respectivement 17 et 15 ans. Elles ont quitté le bourg et se sont installées aux Quesennes ?? Les jumeaux nés en 1848 auraient eu 3 ans. Louise avait destiné ses deux fils l’un à la prêtrise, l’autre à la médecine. Mais seul Just vécut. Etrange que Just ne soit pas recensé ! Où et avec qui vit il ? Est-il chez une nourrice ? Nul ne le sait !
Concernant Alexandre Fréderic, on sait qu’il a quitté sa famille peu après la naissance des jumeaux. A-t-il profité de l’ouverture, en 1849, de la ligne Tours Paris qui passe par Onzain la commune voisine pour découvrir le monde ou bien a-t-il rejoint les émeutiers parisiens ? La Révolution de 1848 qui est la deuxième révolution du 19e siècle, après celle de juillet 1830, se déroule à Paris du 22 au 25 février 1848. Sous l’impulsion des libéraux et des républicains, le peuple de Paris, à la suite d’une fusillade, se soulève à nouveau et parvient à prendre le contrôle de la capitale. Le roi Louis-Philippe, refusant de faire tirer sur les Parisiens, est donc contraint d’abdiquer en faveur de son petit-fils, Philippe d’Orléans. La 2nde République est proclamée par Alphonse de Lamartine, entouré des révolutionnaires parisiens. Un gouvernement provisoire est mis en place, mettant ainsi fin à la Monarchie de Juillet. Pendant toute cette période troublée, en ces temps d’épidémie, de choléra qui tue énormément, de disette, de crise financière, de rivalités politiques ou de querelle à propos des écoles religieuses, les incidents se produisent de plus en plus régulièrement dans la capitale et peuvent faire resurgir les barricades.
La Révolution de 1848 (L’Illustration)
Alexandre Frédéric s’est-il opposé au coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte de 1851 ? Il a 43 ans. A t’il été arrêté ? Beaucoup de manifestants comme le père de Clemenceau, ont été arrêtés et libérés en 1858. Comme Frédéric ne se manifeste qu’en 1861 pour autoriser sa fille Pélagie à se marier, tout est possible.
On ne sait rien des convictions politiques d’Alexandre Frédéric. Il serait intéressant d’approfondir le sujet. Néanmoins son nom n’apparaît pas parmi les déportés de cette période. 19 transportés sont natifs du Centre et des pays de Loire dont un Touchard. Un Ledru est déporté à l’Ile des Pins en Nelle Calédonie mais rien à voir avec le notre.
Il serait toutefois surprenant qu’il ait emmené son fils avec lui ? Mystère.
Car on retrouve Adolphe Just lors du recensement de 1856 avec sa mère et sa sœur Sophie Pélagie. Il a 8 ans. Sa sœur 21 ans. Sophie Pélagie, comme nous le verrons plus bas, n’épouse J.E Mellian qu’en 1861.
C’est à cette époque qu’Adolphe Just rentre au Petit Séminaire de St Louis à Blois sur recommandation parait-il du curé de sa paroisse. (A lire la description faite par Balzac dans son roman ‘louis Lambert’’ sur les conditions de vie dans les collèges au début du siècle).
A Blois, au milieu du XIXe siècle, les enfants dont les parents souhaitaient une éducation chrétienne, commençaient leurs études au Petit Séminaire Saint-Louis sous la direction de l’Abbé Le Chevalier. Mais les classes n’allaient pas au-delà de la sixième.
Parallèlement, le Petit Séminaire Saint-François de Sales, sis à l’ancien couvent des Minimes, accueillait des élèves dans le but de former de futurs ecclésiastiques et des élèves demeurant laïcs, établissement placé sous la responsabilité du Chanoine Paul Millet (mort en 1900).
Les religieux ont retrouvé la liberté d’enseigner grâce à la loi Falloux de 1850. Just intègre le collège en 1858, il a 10 ans et il y restera 6 ans. Il y obtient rapidement des prix de sortie :
Le 4 aout 1859, il reçoit le prix d’Accessit. Il est élève de 7ème.
il reçoit en autre le 1er prix d’Histoire en 1861 et enfin le 2nd prix de discours latin pour sa dernière classe de rhétorique en 1865 qui lui permet ainsi de tenir des discours en Latin !!!!
Ou ensuite poursuit-il ses études ? A Blois, à Paris où vit son père ?
Car Alexandre Frédéric en janvier 1861, envoie une procuration établie depuis Paris par un notaire de parisien, Me Foucher, autorisant le mariage de sa fille Sophie Pélagie avec Jean Etienne Mellian fils d’Etienne Meslian (d) de Manteaux et de Marie Françoise Lasneau. Cette procuration est enregistrée dans le 5ème.
Pierre Eugène Ledru (49ans), le frère de Frédéric, oncle de la mariée est présent à ce mariage (il signe Le Dru) ainsi que son beau frère Jean Etienne Chéreau, époux de Hélène Rose (Rosalie) Ledru.
Sophie Pélagie Ledru Mellian est supposée recueillir son père à Monteaux lorsque celui revint dans le Loir et Cher. Mais aucune trace officielle.
Alexandre Fréderic mourra en 1874.
Lors du recensement de 1862, Louise n’est pas recensée. Just est toujours au petit séminaire. Ou vit sa mère durant ses années ?
La mère de Just est à nouveau recensée à Mesland lors du recensement de 1871 ; mais rien au sujet de son mari ni de Just qui a 23 ans. A-t-il été incorporé lors de la Guerre de 1870 ? Il ne semble pas car on ne retrouve son nom sur aucun documents d’incorporation en 1868 (ni en 1867 et 1870). A-t-il été réformé et pour quelles raisons ?
Est-il déjà au service de la famille de la Ville de Baugé ?
En juillet 1870, Napoléon III entreprend contre la Prusse une guerre mal préparée, qui le conduit rapidement à la défaite. Le 4 septembre 1870, à la suite d’une journée d’émeute parisienne, l’Empire est renversé.
Les années qui viennent sont des années noires pour les habitants de France. En réaction à la défaite et à la capitulation de Paris, une partie des Parisiens se soulèvent. La Commune de Paris trouve sa source dans un élan républicain se référant à la Première République et au gouvernement révolutionnaire de la Commune de 1792, ainsi qu’à l’insurrection populaire de juin 1848, sous la Deuxième République, qui a été réprimée comme nous l’avons vu de façon sanglante par le gouvernement issu de la Révolution de février 1848.
La Commune de Paris sévira pendant plus de deux mois, du 18 mars 1871 à la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Cette insurrection contre le gouvernement, issu de l’Assemblée nationale, qui venait d’être élue au suffrage universel, ébaucha pour Paris une organisation proche de l’autogestion.
À Paris, la mixité sociale dans les quartiers, de règle depuis le Moyen Âge, a presque disparu avec les transformations urbanistiques du Second Empire. Les quartiers de l’ouest (7e, 8e, 16e et 17e arrondissements) concentrent les plus riches des Parisiens avec leur domesticité. Les quartiers centraux (1,2,3,4,5,6,et 14) conservent encore des personnes aisées. Mais les classes populaires se sont installées à l’est (10e, 11e, 12e, 13e, 18e, 19e et 20e arrondissements).
« La Commune était l’expression, chez ses meneurs, d’un républicanisme ultra rouge, antireligieux, jacobin, prolétarien, fouetté par la haine pour cette assemblée monarchiste. »
L’insurgé-type de 1871 est un travailleur parisien, un homme d’une trentaine d’années. Parmi ces insurgés, on rencontre principalement les ouvriers du bâtiment, les journaliers, et les travailleurs du métal, ouvriers d’ateliers ou de petites fabriques. Ils forment respectivement 17 %, 16 % et 10 % du total. Viennent ensuite les employés (8 %), les cordonniers-savetiers (5 %), les marchands de vin (4 %) et les ouvriers du livre (3 %), fortement politisés. Ainsi, de petits patrons côtoient des salariés. Durand ces années troublées, il a du se passer quelque chose dans la famille qu’il faudra un jour élucider…
Louise est donc au bourg en 1871, puis au Moulin en 1876 non loin des Lardonneries où vivent les Touzard. Elle a 66 ans. Elle reparaît 10 ans plus tard et elle est avec son petit fils âgé de 5 ans, prénommé Charles. Il ne peut que s’agir du frère ainé de Marcel Ledru, notre grand père ; Charles est l’ainé des garçons de Just, mort à 20 ans. Elle partage sa maison avec une certaine Marie Vivier !! âgée aussi de 77 ans.
On la retrouve lors du recensement de 1891 où elle est encore recensée comme rentière, ce qui peut laisser penser que soit elle a eu un héritage de ses parents qui étaient vignerons soit elle reçoit une rente de son fils Just ce qui est aussi probable. Elle meurt en 1893 après avoir survécu à l’hiver très froid de 1889/1890.
Au cimetière de Mesland il n’y a aucune tombe au nom de Ledru. Seule la tombe des Touzard est presque à l’abandon.
Jean Touzard mort le 8 mai 1903, membre de la Société st Vincent, est le fils de Jean Georges Touzard , le frère ainé de Louise, et de Rose Rigoreau, son épouse. Il est donc le cousin germain de Just. Qu’était-ce la société St Vincent en ces temps-là ?
Jean Touzard, né le 22//1828 avait épousé Adélaïde Bobin (1835/1908) C’est leur fils Jean Sylvain (11/4/1858) qui épousa le 28/8/1884 Euphrasie Héloïse Mellian (née le 15/1/1865 à Monteaux) la fille de Pélagie Ledru Mellian et nièce de Just. Jean Sylvain est désigné comme propriétaire. Ce ménage eut une fille Marthe Touzard née le 9/9/1886 à Mesland qui est restée célibataire.
J’ai remarqué que l instituteur n’apparaît dans aucun recensement. L’enseignement n’est devenu gratuit et obligatoire qu’en 1882. Les familles nobles ont leurs propres précepteurs. On le constate lors des recensements. Pendant ce temps la plupart des jeunes restent illettrés surtout ceux issus de familles rurales, trop occupés aux travaux des champs et de la ferme.
Ce n’est qu’en 1893 lors du décès de Louise Touzard que l’instituteur est mentionné comme témoin et il est présent au décès en tant qu’ami d’Etienne Mellian le mari de Sophie Pélagie et gendre de Louise.
Le curé n’est mentionné que deux fois lors des recensements.
Voila, j’ai posé les personnages, à vous de les faire revivre si vous en avez le talent, à la manière de Robert Merle ou Ken Follet, ou mieux encore, à votre propre manière.
Dans cette lignée on s’aperçoit que le nom Ledru a été transmis à chaque génération que par un seul individu, limitant ainsi le nombre de descendances au contraire des Ledru du Pas de Calais où les fratries ont été beaucoup plus nombreuses. Il serait intéressant de remonter plus haut dans le temps pour connaître les raisons de cette localisation ou s’il a existé au cours des siècles une migration du Nord vers le Sud en raison des guerres, des épidémies etc. La région des rois de France, comme vu plus haut a été au centre de tous les conflits.
Le Mans (Sarthe)
Le christianisme pénètre en Sarthe dès le IVe siècle par le sud, le long des voies romaines, grâce aux expéditions menées par Martin de Tours et se développe peu à peu autour du Mans, suivant le prêche de saint Julien, premier évêque du Mans Victeur est le premier évêque du Mans participant à un concile, à Angers en 453 puis à Tours en 461. À la fin du Ve siècle, un chef franc parent de Clovis, Rigomer, s’installe au Mans avec une colonie de Francs avec le titre de roi. Il est détrôné et assassiné par Clovis en 510. Pour asseoir leur domination, les Francs s’appuient sur les évêques, présence réelle et concrète de l’autorité dans la cité. Le pouvoir des évêques s’étend et ceux-ci font ouvrir de nombreux monastères au Mans, comme l’abbaye Saint-Vincent, fondée par Domnole, ou l’abbaye de la Couture fondée par Saint Bertrand.
Après la mort de Louis le Pieux en 840, ses trois fils de disputent l’Empire carolingien et le Maine n’est pas épargné par les combats. L’évêque Aldric quitte Le Mans pour suivre Charles le Chauve alors que les troupes de Lothaire ravagent les faubourgs de la ville. Il rentre au Mans en 841. La ville tombe ensuite aux mains de Lambert II, comte de Nantes, en 850, avant d’être reprise deux années plus tard par Gaubert comte du Maine.
Les troubles ne cessent d’agiter la province du Maine. Les temps obscurs des conquêtes: Bretons, Vikings et Normands. Au IXème siècle, la ville a fort à faire contre des envahisseurs en tout genre. Après les Bretons repoussés de justesse, ce sont les Vikings qui remontent la Loire, Le maine et puis la Sarthe pour se présenter aux portes du Mans. par deux fois, en 844 puis en 865 ils parviennent à piller la ville sans pour autant la détruire. L’incursion des Vikings au Mans en 865 se traduit par le pillage de la cité et l’incendie de la cathédrale. L’année suivante, les Vikings pillent à nouveau la ville, mais sont interceptés sur le chemin du retour par Robert le Fort à Brissarthe. La muraille gallo-romaine est restaurée à partir de 869. Les Vikings tentent de s’emparer une nouvelle fois de la ville en 875, mais ils échouent dans leur tentative. D’autres expéditions sont menées sur le territoire cénomanien par les Vikings, comme au Lude, où l’église est détruite.
Dans la seconde moitié du XIe siècle c est le temps de la conquête normande. le Maine suscite des rivalités entre angevins et normands. La majorité des Manceaux s’affiche du parti angevin. Mais dans une cité située à la confluence de la Normandie et de l’Aquitaine, les dissidences sont nombreuses. Les comtes et les évêques se vendent au plus offrant sans jamais vraiment respecter leurs engagements. Le roi de France, lui, ne s’affirme jamais, soutenant tantôt un côté, tantôt l’autre.
À partir de 1040, Geoffroy Martel, comte d’Anjou, occupe Maine et s’empare du Mans dont il enferme l’évêque Gervais de Château-du-Loir Le comte Herbert II du Maine cherche le soutien de Guillaume, duc de Normandie : Robert Courteheuse, fils de Guillaume, épouse la sœur d’Herbert, et ce dernier promet d’épouser une des filles du Guillaume. Mort sans héritier, Herbert désigne Guillaume comme son successeur, mais les seigneurs du Maine se révoltent et appellent à la tête du comté un oncle d’Herbert, Gautier de Vexin. Guillaume se lance alors dans la conquête du Maine, prend Le Mans en 1063 et installe son fils Robert Courteheuse à la tête du comté. Guillaume, devenu entretemps le Conquérant après son succès en Angleterre, revient au Mans recevoir les clés de la ville en mars 1073.
Les seigneurs locaux se révoltent à nouveau et renouent avec le lignage des anciens comtes du Maine en plaçant à leur tête Hugues d’Este, petit-fils d’Herbert Éveille-Chien. En 1092, Hugues d’Este vend le comté du Maine à son cousin Hélie de la Flèche. Hélie marie sa fille Eremburge à Foulque V le Bel, rattachant ainsi définitivement le Maine à l’Anjou.
De l’union entre Eremburge et Foulque naît Geoffroy le Bel, fondateur de la dynastie des Plantagenêt. Son fils Henri II, né au Mans le 5 mars 1133, deviendra roi d’Angleterre en 1154. Au début du XIIIe siècle, Philippe Auguste confisque le comté du Maine et le remet en douaire à la Bérangère de Navarre, veuve de Richard Cœur de Lion. La reine Bérangère demeure au Mans jusqu’à sa mort, elle y fonde notamment l’abbaye de l’Épau. En 1246, Louis IX constitue le Maine en apanage à l’intention de son frère Charles.
Le Maine est rattachée à la couronne en 1328, lorsque Philippe de Valois, comte du Maine et d’Anjou, devient roi de France. Il logeait avec sa femme Jeanne de Bourgogne au château du Gué de Maulny, près du Mans, où est né leur fils Jean, qui devient le roi Jean II le Bon à la mort de Philippe. Jean détache à nouveau le comté du Maine de la couronne pour le joindre à l’apanage de son fils Louis d’Anjou.
De par sa situation géographique, le comté du Maine est particulièrement touché par les combats de la guerre de Cent Ans. Après la défaite française lors de la bataille de Poitiers en 1356, Jean le Bon est capturé par les Anglais, qui chevauchent jusque dans le Maine en s’emparant des forteresses et ravageant les faubourgs du Mans. En 1370, le connétable Bertrand Du Guesclin remporte une victoire décisive face aux Anglais à la bataille de Pontvallain. Le lendemain, il s’empare de Vaas, et repousse les Anglais jusqu’au sud de la Loire. Pour la petite histoire de nombreux Ledru sont originaires de Vaas.
En 1392, Pierre de Craon tente d’assassiner Olivier de Clisson, devenu connétable de France après la mort de Du Guesclin. Sa tentative échouée, Pierre de Craon se réfugie chez son cousin Jean IV, duc de Bretagne . Le roi Charles VI décide de marcher sur la Bretagne afin de châtier les coupables. Arrivé au Mans, il quitte la ville le 5 août 1392. Alors que le cortège chemine en forêt sous une chaleur accablante, le roi est atteint d’une crise de démence soudaine : il s’empare de son épée et se précipite sur les gens de sa suite, faisant quatre victimes. Le roi, saisi de force, est ramené au Mans ligoté sur un chariot.
En 1417, Henri V d’Angleterre débarque en Normandie, puis s’empare de Fresnay-le-Vicomte et des châteaux de Bourg-le-Roi, Saint-Paul-le-Vicomte et Mamers dans le nord du comté. Après la bataille de Verneuil en 1424, les Anglais achèvent la conquête du Maine. Le comte de Salisbury s’empare des forteresses de Beaumont et de Sillé avant d’assiéger Le Mans, défendue par Baudouin de Tucé, qui se rend le 10 août 1425. Les Anglais s’emparent des autres places fortes du comté du Maine avant la fin de l’année 1425. La libération du Mans et des autres places du Maine intervient en 1448. En 1481, après la mort du dernier comte, Charles V, le comté du Maine retourne à la couronne. La même année, Le Mans obtient de Louis XI son érection en municipalité.
Le Maine voit naître plusieurs personnalités de la Renaissance dont les poètes Jacques Peletier du Mans et Nicolas Denisot, membres de la Pléiade, Jacques Tahureau et Robert Garnier, ainsi que le naturaliste Pierre Belon
La province est marquée par les guerres de religion : les protestants menés par le lieutenant de police Jean de Vignoles s’emparent du Mans en avril 1562, et tiennent la ville pendant trois mois. À la fin du siècle, la Ligue catholique est très présente dans le Maine. En remontant de la vallée du Loire, Henri IV prend Le Mans le 2 décembre 1589, tandis que La Ferté-Bernard est prise après un mois de siège en mai 1590.
C’est d’ailleurs à cette époque que nait Suzanne LeDru (23/5/1596) dans le comté de Norfolk en Angleterre. C’est la fille de Jacques LeDru. Les guerres de religion ont fait fuir nombre de membres de l’Eglise dite réformée. Il est probable que certains membres familiaux aient embrassé la religion protestante et aient quitté la France, ce qui expliquerait l’absence de quelques branches dans les registres paroissiaux de Montoire.
Au XVIIe siècle, la province du Maine est intégrée avec celles de Touraine et d’Anjou à la généralité de Tours. L’élection du Mans rassemblait 344 paroisses. La Sarthe, comme 82 autres départements, est créée par le décret du 4 mars 1790 La province du Maine est séparée en deux départements : le Haut-Maine, centré sur Le Mans, devient la Sarthe, tandis que le Bas-Maine, centré sur Laval, devient la Mayenne.
Pendant l’été 1789, les troubles de la Grande Peur frappent la Sarthe. 2 députés sont tués tandis que deux nobles, le 23 juillet à Ballon : Charles-Pierre Cureau, lieutenant du maire du Mans, et le comte de Montesson sont décapités dans la cour du château. À la fin de l’année 1793, la Sarthe est touchée par l’expédition de l’armée vendéenne. Défaits à Granville le 14 novembre, les Vendéens opèrent une retraite sur la Loire et font le siège d’Angers les 3 et 4 décembre. Repoussés, ils lèvent le siège et se replient vers le nord-est en direction du Mans, poursuivis par les hommes du général Westermann. Ils arrivent à La Flèche le 8 décembre. La défense de la ville est assurée par les hommes du général Chabot qui avaient détruit une des arches du pont sur le Loir. Les Vendéens, commandés par La Rochejaquelein, contournent la ville en franchissant le Loir au niveau d’un gué, avant d’attaquer les troupes républicaines de Chabot. Pris à revers, les républicains s’enfuient. Les Vendéens rétablirent le pont et séjournèrent quelques jours à La Flèche, le temps de se refaire avant de repartir en direction du Mans le 10 décembre et de détruire le pont derrière eux. Néanmoins le même jour, le général Westermann reprend la ville et écrase l’arrière-garde des royalistes. Les blessés et les malades vendéens laissés à La Flèche sont massacrés par les soldats. Selon les généraux républicains environ 1 000 Vendéens meurent à La Flèche ou ses environs.
Le Mans, occupée par l’armée vendéenne est attaquée par l’avant-garde de l’armée républicaine commandée par Westermann qui reçoit en renfort les troupes de Tilly, puis celles de Marceau et enfin celles de Kléber. Les combats se portent alors à l’intérieur de la ville et se poursuivent toute la nuit. La Rochejaquelein et le gros des troupes se replient sur Laval. L’affrontement tourne au bain de sang, les soldats républicains pénètrent dans les maisons et y massacrent les femmes et les enfants vendéens qui s’y étaient réfugiés. 10 000 à 15 000 Vendéens sont tués au cours de cette bataille, beaucoup d’autres sont faits prisonniers; les républicains en revanche n’ont que 30 morts et 100 blessés. En 1799, des levées d’hommes sont organisées pour faire face aux défaites militaires de la République.
Le Second Empire prend fin avec la guerre franco-prussienne de 1870. Après la bataille de Sedan où les français sont défaits le 1er octobre 1870. L’armée de la Loire est formée par Léon Gambetta pour poursuivre la guerre contre les Allemands. Le 25 décembre, les Prussiens attaquent et pillent la ville de Saint-Calais. La bataille du Mans s’engage à partir du 9 janvier 1871, mais après quelques jours de résistance, l’armée commandée par Chanzy est battue et doit se replier vers Laval puis sur la rive droite de la Mayenne, alors que l’armistice mettant fin aux combats est signé le 28 janvier . La Sarthe est occupée par l’armée prussienne.
Le vieux Mans, appelé aujourd’hui Cité Plantagenêt, est le quartier historique de la ville. Le Mans est une ancienne « ville rouge », de par son architecture particulière, en partie conservée aujourd’hui, datant du IIIe siècle. Aujourd’hui encore, cette ville reçoit de nombreux touristes britanniques.
(Source Wikipédia)
De nombreux Ledru résident encore au Mans. Un quartier s’appelle les Sablons , nom que l’on retrouvera à Montoire avec Ledru des Sablons. Une localité entre le Mans et Montoire s’appelle aussi Thorigné sur Dué où est établi un Noel Ledru né en 1657.
La Piéterie
La Haute Métairie
La Taradonnière
Bel Air
La Houssardière
La Remetterie
Au cœur de la Gâtine tourangelle, nichée à équidistance entre Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher) et Château-Renault (Indre-et-Loire), la commune d’Authon et ses 950 habitants appartiennent au canton de Saint-Amand-Longpré et à l’arrondissement de Vendôme.
Une particularité du territoire d’Authon est qu’il s’étend pratiquement jusqu’à la limite voire franchement à l’intérieur des bourgs des communes avoisinantes, aussi bien vers celles du Loir-et-Cher que de l’Indre-et-Loire. La limite d’Authon se trouve, à vol d’oiseau, à 250 m de la mairie de Villechauve, à 500 m de celle de Monthodon, à 80 m de celle du Boulay et à 100 m de celle de Neuville-sur-Brenne, trois villages dans lesquels on retrouve les Ledru de notre famille.
Les paysages montrent de vastes étendues planes, propices aux pâturages et labourages qui nécessitaient l’usage de nombreux bras, et la présence de laboureurs.
Terres privées et terres seigneuriales, celles du Fresne et celles des moines de l’Etoile sont cultivés par les nombreux laboureurs de la région.
En français moderne, un laboureur est une personne qui laboure la terre, sans notion de statut. Sous l’Ancien Régime et jusqu’au 19e siècle, un laboureur désignait un paysan qui possédait la terre qu’il cultivait et au moins un attelage, cheval ou paire de bœufs et charrue. Ils n’étaient pas spécialisés comme ceux d’aujourd’hui. Ils cultivaient la terre et ils élevaient du bétail. Autour de la cour, on trouve l’habitation prolongée d’une grange puis des étables et de l’écurie et d’autres bâtiments pour les porcs et les moutons. Les habitations type longères avaient de nombreuses fenêtres, des cheminées, plusieurs pièces. Ils sont considérés comme des notables des campagnes, très présents dans les assemblées villageoises et, parfois, interlocuteurs directs du seigneur du lieu. Certains sont très riches, d’autres moins, mais ils représentent néanmoins l’élite de la paysannerie avec les fermiers aisés. De leurs terres ils parviennent à tirer la subsistance de leur famille quelle que soit la conjoncture climatique ou économique. La plupart sont des fermiers qui possèdent un ou plusieurs terrains de culture, du bétail, des semences et du fourrage. De nombreux paysans dépendent d’un seigneur à qui ils louent des superficies très importantes (réserves seigneuriales) qu’ils pourront mettre en valeur Pendant la crise, cependant, les crédits auprès des seigneurs terriens se multiplieront afin de conserver les terres louées avec le risque d’être expulsés si les emprunts ne sont pas remboursés. Les religieux étaient très présent dans les campagnes, ils possédaient une part du foncier et percevaient la dîme d’autant que les paysans sont de gros payeurs d’impôts.. Les archives, si elles existent, de l’abbaye de l’Etoile devraient livrer de riches renseignements.
Jean de la Fontaine (1621/1695) s’en est inspiré pour écrire une de ses plus fortes fables.
La catégorie de paysans moins favorisée est celle des « ménagers », ne possédant que de (très) petits lopins de terre et bien sûr pas de cheval, seulement un âne ou un mulet.
Les plus pauvres, parmi la population rurale active, sont ceux qui louent, au jour le jour, leurs services, leurs forces et ne disposent que de leurs bras, leurs mains. On les désigne donc comme des « journaliers ». Ce qui est le cas souvent des jeunes au moment de leur mariage et beaucoup de paysans employaient de la main d’oeuvre pour les champs ou pour seconder l’épouse aux tâches ménagères car les épouses travaillaient aussi aux champs où des tâches leur étaient plutôt réservées, à la vigne ou aux soins des animaux.
Pendant une longue période, 7 fermes au moins sont occupées par nos ancêtres:
- La Piéterie (1675-1720): Noel Ledru et Marie Perdreau son épouse
- La Haute Métairie (1675- ): Noel Ledru et Renée Charron
- La Taradonnière (1678-): La famille de Jeanne Pourreau Jeanne y nait en 1678.
- Bel Air (-1729) (La Houdairie): Jean Ledru et Jeanne Pourreau
- La Houssardière (-1729-): Jean Ledru le jeune et Gabrielle Moyer
- La Remetterie (-1731- ): Noel ledru et Anne Hauterive
- La Bellangerie (-1786): Noel Ledru et Anne Hauterive
Les archives notariales, celles du Fresne et de l’Etoile devraient donner des informations sur l’origine de ces terres, leurs superficies, et à qui étaient-elles rattachées.
L’abbaye de l’Etoile
Tantôt Saint-Sauveur de l’Etoile ou Sainte-Trinité de l’Etoile, elle doit son nom à son emplacement au centre de vallons qui se croisent et forment comme une étoile.
A la suite de la première église construite au XI° siècle à Authon, l’abbaye fut fondée en 1130 dans la vallée du Rondy sous le nom de la Sainte Trinité de l’Etoile par le comte de Vendôme Geoffroy Grisegonelle et Mathilde de Châteaudun son épouse, à l’instigation de Thibault de Champagne, comte de Blois, et confiée aux Bénédictins de l’Ordre de Prémontré, en Lorraine.
(Photo aimablement communiquée par madame Giscard d’Estaing)
Malgré de nombreuses péripéties violentes (incendie, pillage par les soudards anglais pendant la guerre de Cent ans, par les Routiers en 1519, par les Huguenots en 1570…) l’abbaye se maintiendra jusqu’à la Révolution. Elle fut donc en activité de 1114 à1790 pratiquement sans interruption.
Un terrier de 1490, recense toutes les propriétés de l’abbaye (archives nationales).
En 1766, l’abbaye se composait de l’église, la sacristie, le chapitre, le cloitre grand et à quatre faces, le réfectoire, le dortoir (10 cellules), le chauffoir, la cuisine, le vestiaire, les archives.
En 1770, l’Etoile possédait les cures de Maisoncelles (72), Saint-Mars-de-Locquenay (72), Saint-Léonard-des-Hayes (41), et Authon (41), ainsi que Notre-Dame de la Mancellière à Thorigné (72), Notre-Dame de Lorette aux Hayes (41) et Sainte-Radégonde de l’Ecottière à Busloup (41).
En 1785, il n’y avait plus que quatre moines.
En 1791, l’église et tous les bâtiments furent vendus pour 90 500 livres à Legrand de Marizy, seigneur du Fresne.
A sa mort le domaine de l’abbaye fut vendue. Le domaine de l’Etoile se composait alors de la maison d’habitation, des fermes de la Clergerie, la Rabatterie et la Fagotterie, et des terres de Coup de pied, la Fruiterie et les près de Mouvet. Le domaine est actuellement la propriété du Président Giscard d’Estaing, dont l’épouse née de Brantes est une descendante des bâtisseurs du château actuel. L’église ne se visite plus et les défunts ont été transférés dans le cimetière communal.
Le château du Fresne, souvent cité dans les actes d’états civils, fut construit en 1766 par l’architecte Amoudru, pour M. de François-Joseph Marizy, maître des eaux et forêts de Franche-Comté à l’emplacement d’un manoir érigé aux XIVe et XVe siècle, et qui avait appartenu à M. de Caumartin. Ce manoir succédait à une construction plus ancienne, « du XIe siècle, qu’entouraient deux enceintes successives de larges et profonds fossés » ; on trouve un seigneur du Fresne au XIIIe siècle, Jean, fils de Pierre Ier Seigneur de Montoire et de Jeanne de Mayenne. C’était un proche de Charles d’Anjou (1227-1285), fils de Louis VIII et frère de Louis IX (saint Louis), qui fut couronné roi de Sicile en 1266. Il accompagna aussi Louis IX lors des croisades, en Afrique, Louis Urbain Lefebvre de Caumartin (1653-1720) fut propriétaire de l’ancien château du Fresne, de même que Louis Le Roy sieur de Préfontaine.
Le château du Fresne dans sa forme actuelle appartient à ce jour à la famille de Brantes.
L’église actuelle, avec ses morts de la Grande Guerre, reconstruite dans le village d’ Authon à partir de 1860 et achevée en 1885, est sous le patronage de Saint Hilaire :
Le Bailly d’Authon s’appelle Bigot; les curés de la paroisse sont : Joan Garillon, Rouillard, Dupoirier, Chrétien, Vimbredasme.
Les familles s’appellent Pourreau, Mahoudeau, Quincay, Chereau, Deniau, Collombard.. On retrouve les représentants de ces familles d’un mariage à l’autre et nous verrons que la présence des amis et familles lors des mariages est importante à cette époque, beaucoup plus qu’au siècle suivant.
Le mariage constituait un moment important dans la vie d’un paysan , du moins jusqu’à la révolution. La présence des participants est plus nombreuse et les mêmes noms reviennent souvent. La fécondité était naturelle et le nombre d’enfants pouvait être considérable avec une mortalité infantine élevée. Les parrains et marraines de baptêmes sont souvent des notables et le nom des Ledru revient souvent dans les registres.
Le premier des Ledru mentionné à Authon est Jean né en 1676. Il est le fils de Noel Ledru et de Marie Perdreau. Il a une sœur Marie qui décèdera à l’âge de 20 ans. Il y a bien un Noël Ledru né en 1657 à Thorigné sur Dué, fils de jean Ledru et Louise Chevalier mais le lien n’est pas établi.
Cette branche restera à Authon jusqu’en 1786.
Lors de son mariage le 6/7/1700 à Authon avec Jeanne Pourreau, Jean à 23 ans. Son père Noel LeDru est décédé. Les Pourreau sont aussi laboureurs et résident à La Tarradonnière. Noel Pourreau et sa femme Jeanne Grellet sont tous deux décédés lors du mariage de Jeanne.
Le couple Ledru/Pourreau aura 5 enfants Jean né en 1702 puis Jean le jeune en 1706, Jeanne qui meurt en 1710 l’année de naissance de sa sœur Renée, et enfin Noel en 1713. Ils résideront au domaine de Bel-Air. Ils semblent avoir passé le grand hiver de 1709 qui engendra disette et mortalité élevée sans trop de mal.
Jean pourrait avoir épousé d’abord une Jeanne Buron dont je ne sais rien à ce jour, puis en 1742 Jeanne LeVay, du bourg des Hermittes. Une recherche doit être faite sur la poursuite de cette branche ainée.
Les filles ne vivront pas. Noel le petit dernier restera à Authon comme laboureur jusqu’à sa mort, âgé et son seul fils vivant quittera Authon au décès de sa première épouse en 1764 pour s’installer à Villechauve et ce sera fini de notre présence à Authon.
Une fille de Noël épousera un Le May dont la famille réside grâce à une alliance avec les deLavau au château du Fresne, propriété actuelle de mr de Brantes, frère de Madame Giscard d’Estaing, actuelle propriétaire du chateau de l’Estoile, tous deux descendants du Comte et de la Comtesse de Montesquiou.
Jean le jeune, dont nous descendons, est journalier à l’époque de son mariage avec Gabrielle Mohier (ou Moyer) le 18/7/1729 à Authon.
Il deviendra laboureur à la Houssardière, c’est-à-dire qu’il possède de la terre mais malheureusement pour cette branche il meurt tôt à l’âge de 33 ans laissant 3 jeunes enfants dont 2 fils qui vont trouver femme, Hilaire à Prunay, et François (notre ancêtre) à Villechauve, certainement sur le lieu où le travail les appelle.
A l’intention de mon petit fils Malo, qui connaît déjà la fable du Corbeau et du Renard, j’ajoute ici la fable du
LABOUREUR ET SES ENFANTS
de Jean de la Fontaine Château-Thierry 1621 – Paris 1695
Travaillez, prenez de la peine : C’est le fonds (1) qui manque le moins. Un riche Laboureur(2), sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins. Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage Que nous ont laissé nos parents. Un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout. Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’août. Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place Où la main ne passe et repasse. Le Père mort, les fils vous retournent le champ Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an Il en rapporta davantage. D’argent, point de caché. Mais le Père fut sage De leur montrer avant sa mort Que le travail est un trésor
A la même époque, Pierre Bordier, laboureur de la région de Vendôme a laissé des écrits réunis dans un très intéressant ouvrage de Jean Vassort : ‘’les papiers d’un laboureur au siècle des Lumières’’ qui ‘’restituent avec une grande saveur les réalités de la vie d’un rural au XVIIIème siècle, sa langue, ses curiosité, ses préoccupations quotidiennes ‘‘Ed Champ Vallon 01420 Seyssel.
Nos ancêtres l’ont côtoyé. Marie Louise sa fille ainée épouse de Michel Esnault a vécu au Françay aux mêmes années que François Dru.
En cette année 1739 la France connaît encore une grave crise agricole. accompagnée de famine. Est ce cela qui causa la mort trop jeune de notre aïeul? Gabrielle se remariera un an après avec Jacques Loyseau, lui aussi veuf et qui a perdu deux enfants Louise et René morts la même année en 1731 à quelques mois d’intervalle, la fille de maladie, le garçon de la chute d’une branche qu’il essayait de faire tomber. Gabrielle aura 5 filles de son mariage avec Jacques.
Gabrielle est la fille de Mathurin Moyer(1664-1729) et de Marie Rocheron (1676-1729). Il est sergent.
Jacques Loiseau est présent aux mariages des 3 enfants de Jean le jeune, Renée ledru avec Pierre Boulay; Hilaire Ledru avec Catherine Breton, de Prunay-Cassereau et François Ledru avec Magdelaine Guibourg le 22/11/1763 à Villechauve.
Magdelaine est la fille de Jacques Guibourg (1701-1770), laboureur et d’Anne Pardessus (1701/1744). Elle est née vers 1740 à St Cyr.
Guibourt est un nom de famille, forme altérée de Guibourg, nom d’origine germanique issu de wigburd, compose de wig qui signifie combat et burg qui signifie protection, ancien surnom de soldat. La famille est originaire de Candé. Un Guibourd émigra aux USA. Voir http://en.wikipedia.org/wiki/Jacques_Guibourd_Historic_House )
(Pardessus : célèbre famille de Blois dont Jean Marie Pardessus né à Blois en 1772 fut maire de Blois en 1806 et reçu Napoléon lors d’un de ses passages à Blois et Vendôme en 1808)
La famille Guibourg est établie à Villechauve depuis de nombreuses années déjà. Leurs enfants, nombreux, naissent tous à Villechauve. A la mort de sa femme Jacques Guibourg se remarie avec Anne Blanchard, elle-même veuve de Pierre Poussin. La famille Guibour a de nombreuses alliances, Alliot qui sera maire, Deniau, Fournier, Mésnard, Girard, qui occupent des positions commerçantes : semoulier, tailleur d’habits etc.. François Dru sait signer. Dans les années 1780 tous ces noms reviennent régulièrement dans les registres paroissiaux. Les uns sont parrains des autres ou sont cités lors des mariages. La petite commune est habitée par environ 500 personnes. Les Guibourg semblent avoir du bien.
Anne Ledru que l’on retrouve comme marraine en 1765 toujours à Villechauve d’un Noel Collombard fils de Pierre Collombard et d’Anne Guibourd est une fille de Noel Ledru, le frère de Jean le jeune. Elle est la femme d’Antoine Guibourd qu’elle a épousé en 1757, frère d’Anne Guibourd , Catherine et Madgelaine Guibourg. Anne Ledru et François Ledru de cousins se retrouvent beau frère et belle sœur. Mais ce petit Noel décède quelques mois après en fév. 1766. On retrouvera cette Anne Guibourg en 1836 âgée de 95 ans vivant toujours à Villechauve.
Contrairement à ce qui est enregistré, François est âgé de 27 ans et il est donc majeur à son mariage mais son père est mort en 1739 et sa mère s’est remariée. Ils sont donc assistés de leurs parents respectifs, Gabrielle pour François et son beau-père Jacques Loiseau, de Jeanne et Catherine Loiseau, ses demi-sœurs. Au mariage, on remarque la présence de René V ou (N)eau, François Latour, Philippe Menard, Thomas Esnault, Jacques Moreau, Pierre Delanoue, Jean Poussin et plusieurs autres parents. Un Ganne a aussi signé. Noel Ledru un cousin de François a épousé Françoise Ganne la fille de Louis Ganne qui a son décès, le 17/1/1765 à Authon est présenté en tant que Notaire Royal. Les Ledru et les Guibourg sont désignés comme laboureurs tous les deux.
François assiste en 1759, soit 3 ans avant son mariage, au mariage de Louis Reboussin avec Marie Guibourg. Il deviendra son beau frère 4 ans plus tard.
Ce même Dru est orthographié Le Dru lors de la déclaration de naissance de son fils René le 11/08/1777 à Villechauve, commune voisine de Villeporcher.
Les enfants de François et Magdeleine naissent à Villechauve
à l’exception de l’ainé François qui nait à Vernou (I&L) le 7 sept 1765. Il épousera à St Cyr sur Gault Françoise Pinaudier native d’Herbault le 8/2/1796. Ils auront au moins un fils Etienne né à la Moinierie à Villechauve le 20/7/1805 (1thermidor an 13).
Et de Gabriel né en 1767 à Neuville sur Brenne où ses parents sont installés. François est désigné comme sabotier. Pourquoi a-t-il quitté sa profession de laboureur pour devenir sabotier. Il faut trouver la raison. Le premier sabotier rencontré dans la généalogie Ledru est Pierre Lambert le mari de Marie Mohier (Moyer) décédée le 21 mars 1758. Est-ce qu’il a pris le relais de son cousin ?
Une fille, Françoise qui mourra à l’âge de 30 mois.
Gatien Ledru né le 4 juillet 1773. Sa marraine est Françoise Alliot épouse de François Fouchard.
Ensuite le 11/08/1777 René François, qui sera le père de Frédéric Alexandre notre alleuil ,
Une autre fille Anne le 29/3/1781(qui semble avoir été dénommée Madeleine à sa mort en 1787 à l’âge de 6 ans et demi)
Enfin deux jumelles Marie Anne et Louise le 20 avril 1783. Seule Marie Anne vivra et se mariera le 8/11/1836 à Mesland avec Pierre Jacques Lefert, veuf de Françoise Thiellin, domicilié à Mesland. Louise l’autre jumelle décèdera à l’âge de 4 mois.
François (1) Dru et sa femme participent régulièrement aux festivités familiales
En 1789 l’hiver est le plus froid du siècle, la Loire est prise dans les glaces. De nombreux morts. Comment nos ancêtres ont-ils passé ce terrible hiver ? Puis la Révolution de 1789, mouvement parisien, avant de s’étendre à l’ensemble des provinces françaises. Un Ledru prénommé Marie-Louis-Charles Jean Baptiste Pierre, député des habitants de Mer, fait partie des notables chargés de préparer les doléances de la population en vue de préparer les Etats généraux.
Nos ancêtres ont-ils manifesté de la réticence aux changements comme semblerait l’avoir été les habitants de Touraine ? Aucun n’a semble t-il pris en mains sa destinée, au moment où nombre de fils de tonneliers, maçons, forgerons ou garçons d’écuries se jettent dans le tourbillon de l’époque pour se faire une carrière. Les sabotiers, comme on le verra plus loin ont vécu en communauté assez fermée.
Pour ceux qui souhaitent mieux connaître les conditions de vie à cette époque, je leur conseille de lire ou relire Balzac et la condition humaine qui donne un aperçu très réaliste sur la vie des gens et en particulier celle des paysans. (« « Les Paysans » » de Balzac, ou le Curé de Tours).
François et sa femme sont enterrés dans le village de Françay en Indre et Loire, Magdelaine (le 28/03/1803- 9 Ventôse an 2) et François en 1804 (24 nivôse an 13) à l’âge de 69 ans ; Le certificat de décès de François est signé par Francois Dru et Gatien Ledru ses fils.
Du couple Gabriel le Dru et Marguerite Pétereau, j’ai relevé 3 enfants nés entre 1800 et 1808 à Villechauve :
Marguerite la fille ainée de Gabriel Ledru, née le 10 messidor an 8 (29/06/1800) à la Fourcherie à Villechauve, où son père exerce aussi la profession de sabotier : Elle a eu comme marraine sa tante Louise Dru épouse Deniau, de la commune d’Authon. Elle épousera Jean Le May et décède le 18/10/1825.
Jean Gabriel Le Dru (29 nivôse an 13) le 19/07/1805
Et Marie (19/12/1808), celle qu’on retrouve avec son père lors du recensement de 1831 à Villechauve.
Jean Gabriel Ledru a épousé Catherine Angélique Norgieux . Il décédera le 22/7/1875 à Villechauve. Ils ont eu un fils Paul, né le 8/6/1832 qui épousera Joséphine Lefèvre à Villeporcher en 1860. Tandis que sa femme Joséphine, originaire d’Authon meurt en 1891 à Villeporcher entourée de son gendre Auguste Crosnier le mari de Sara Ledru. Sur l’acte de décès de Paul, son cousin Auguste Pavy, propriétaire a constaté le décès.
Jean Gabriel était aussi sabotier comme l’était son père, à la Fourcherie. En tant que branche ainée, a-t-il eu le droit de rester à Villechauve en tant que sabotier ; Ce qui expliquerait le déplacement de la branche cadette à Mesland.
Lors du recensement de 1836, Paul âgé de 4 ans vit aussi à La Garonnière. A son mariage et à la naissance de sa fille Sara, il est présenté en tant que propriétaire. Il meurt à l’âge de 60 ans le 11/8/1893 rentier à Villechauve
Lors du recensement de 1831 à Villechauve, il y a Gabriel (Le) Dru et sa fille Marie qui y résident toujours. Gabriel a 60 ans (naissance vers 1771) et Marie a 22 ans. Elle est née le 19 décembre 1808 à Villechauve. Sa mère est Marguerite Pétéreau née à Authon mariée le 30 brumaire an7 (20 nov 1798) à Villechauve.. Gabriel est désigné Dru tout comme François (1) Son épouse Marguerite est décédée le 18/12/1825 à l’âge de 49 ans à la propriété de la Garonnière. C’est cette branche qui est alliée aux LeMay. Et le nom de Ledru semble s’est éteinte avec les descendances féminines de Etienne et jean Gabriel Ledru.
Quant à René François, il épousera le 11/6/1805 jeanne Hélène Bourgoin de Orchaize, commune d’Herbault. Elle est la fille de Pierre Bourgoin et Catherine Menard. Le sieur Louis Glatigny est présent au mariage ainsi que Gatien Ledru son frère et Gabriel Ledru qui doit être son cousin, fils de Noel Ledru et Renée Authias.
Le couple résidera d’abord à Herbault et plus tard à Mesland où sont installés leurs enfants à leur mariage.
Ainsi se termine la présence des Ledru de notre branche à Authon…
Quant à la branche issue de celle de Noel Ledru, le frère de Jean le jeune, et d’Anne Hauterive, on retrouve Anne Ledru, marraine en 1765 toujours à Villechauve d’un Noel Collombard fils de Pierre Collombard et d’Anne Guibourd. Anne Ledru a épousé Antoine Guibourd en 1757. Il est le frère d’Anne, Catherine et Madgelaine Guibourg.
Anne Ledru et François Ledru, de cousins se retrouvent beau frère et belle sœur. On retrouvera cette Anne Guibourg en 1836 agée de 95 ans vivant toujours à Villechauve.
En 1764, le 27 février, François Dru assiste au mariage de sa belle sœur Catherine Guibourd avec Jean Cuvet (vier) fils de Jean Cuvier et de Jeanne Cheveau.
Noel sera laboureur à la Remetterie, il meurt en 1786 à la Bellangerie.
La Bellangerie en sept 2015 (La maison a été construite en 1717
Le couple Noel et Anne Hauterive qui s’est marié le 2 juillet 1731 a eu 5 enfants : Pierre en 1732, Noel en 1734, Anne l’épouse d’Antoine Guibourg en 1736, Renée en 1737, enfin Jeanne en 1741 qui épousera Pierre Alliot..
Pierre ne vivra pas de même que Renée.
Noel Ledru né en 1734 est l’époux de Françoise Ganne (en 1754), puis de Renée Authias en 1764.
Françoise Ganne est la fille d’un notaire royal d’Authon. De Françoise, Noel eut 5 enfants (Françoise en 1755 X Pierre Julien, Jean en 1756 qui mourra célibataire à 25 ans) Louise en 1758 X François Deniau veuf de Jeanne Loiseau, Anne en 1760, Noel François en 1762 X Louise Saillard et encore 5 enfants de son remariage avec Renée : François en 1765, Anne Elisabeth en 1771 qui épousera Pierre Lantigu, Jeanne Renée en 1773 qui épousera Pierre Foreau, Pierre en 1775 qui épousera Françoise Marmion en premières noces et à sa mort , Marie Grasseteau et enfin Nicolas né en 1777 à Château-Renault.
De son mariage avec Françoise Marmion, Pierre le Drut aura deux filles Jeanne françoise et Francoise Louise et 5 autres enfants avec Marie Grasseteau dont un fils Pierre Simon (1809-1875) dont le fils Auguste Emile (1836-1899) sera maire de Prunay-Cassereau de 1878 à mars 1896. Il ne semble pas avoir eu ensuite de descendance mâle ;
De celle de Nicolas et Louise Rigaud, il devrait y avoir une descendance mâle. J’ai noté un fils Nicolas Marie mort jeune et Nicolas Alexandre (1835-) qui épousa Louise Creuzot et eurent 5 enfants dont 3 fils Amédée,(1864) Alexandre Amédée (1865) et Gustave Auguste (1878-1946)
Cette branche s’est maintenue certainement mieux que la nôtre. Son mariage avec la fille d’un notaire royal explique sans doute cela. La famille Ganne est certainement une très vieille famille seigneuriale qui comporte des notables. A la naissance de Jacques (27/8/1758) fils d’Anne Ledru et Antoine Guibourg les Ledru et les Guibourg sont appelés Maitre. Ont ils des apprentis ou seulement des domestiques ?
On trouve trace de la famille Ganne en 1364.
L’ancêtre de Gannes est Guyon, valet, qui rend aveu de la terre et seigneurie de Mondidier avec ses appartenances au seigneur d’Hautmont (Usseau) le 2 avril 1364. Le nom de son épouse n’a pas été retenu. Deux enfants mâles naissent. Jean et Pierre l’aîné, écuyer, qui prend le titre de seigneur de Mondidier, succédant ainsi à son père décédé quelque temps avant 1397. Il eut au moins pour enfant Macé. Egalement écuyer, seigneur de Mondidier, il rend aveu comme l’avait fait son aïeul, le 28 avril 1446 au seigneur d’Hautmont. Il avait épousé Guillemine Philippe et en eut, entre autres enfants Jean et Mathurin qui suit. Mathurin De Gannes, écuyer comme son père, prend le titre de seigneur de Mondidier. Il épouse le 10 septembre 1482 à la Haye-en-Touraine, Jeanne Le Voyer, fille de Pierre Le Voyer, seigneur de Paulmy, petite paroisse sise à quelques lieues de la Haye-en-Touraine, et de Marguerite de Bez son épouse. Mathurin de Gannes décédera quelques temps avant 1499. Jeanne sa veuve, se remariera en novembre 1499 avec Louis de Razilly, sieur d’Azé
Sur le registre d’état civil, il y a aussi un mariage Gabriel Druet le 22/9/1793 (1 vendémiaire an 2) avec Jeanne Françoise V(N)eau. Gabriel est âgé de 25 ans (né en 1768). Il est le fils de Jean Druet et de Jeanne Duffant, de St Laurent en Gâtines. Jeanne Françoise est âgée de 19 ans (née en 1774) fille de Louis V(N)eau (1733) et de Jeanne LeClerc (1735) tous deux du Sentier (Montholon). Gabriel a deux frères plus agés Pierre Druet 33 ans et Jean Druet 34 ans .
Sur les registres décennaux, le nom est orthographié Dru mais aussi Druet ce qui laisse supposer que le ‘’et’’ s’est transformé en « é » et en « e » puis enfin en « u », à moins qu’il ne s’agisse d’un changement de prononciation.
Ainsi se terminent les branches annexes de notre famille.
Selon les recherches faites, nos ancêtres ont été en Touraine au moins depuis le 17eme siècle. On les localise d’abord à Montoire (Honoré de Balzac fait naître en ce lieu son personnage Louis Lambert, dans le roman de la Comédie humaine, Louis Lambert) puis dans la commune d’Authon pour 3 générations jusqu’à François Le Dru qui en raison de son mariage avec Magdeleine Guibourd en 1763, va s’installer à Villechauve. Notre famille s’est ensuite installée à partir de 1824, et pour une longue période comme nous le verrons, à Mesland, canton de Herbault. Ce n’est en effet qu’à partir de cette date que le nom de Ledru se retrouve dans les registres de cette commune. Une branche fera souche comme nous le verrons à Prunay-Cassereau où le dernier de la lignée sera maire jusqu’à la fin du XIXème siècle.
Au XVI et XVII siècle : des notables à Montoire sur le Loir
Montoire sur le Loir, est une importante bourgade de 2800 habitants. Elle fait partie du diocèse du Mans. On retrouve les noms de Parain, Le Nain, Bourgoin et Poussin. Sont nobles les Frédereau, Boulay, Le Comte, Desvaux, Neils, conseillers du Roy, ou officier de la Reine Mère du Roy ou encore de la duchesse d’Orléans. Cette cité tranquille s’enorgueillit de sa chapelle St Gilles du XIIe siècle, élevée sur le site d’un ancien prieuré fondé par Charlemagne, et ses remarquables peintures murales d’allure byzantine.
Elle tire également sa gloire dans le fait que Ronsard en fut le prieur pendant quinze ans jusqu’à sa mort en 1585.
Un peu comme Aix par rapport à Marseille, Montoire regroupe les notables, avocats, marchands tandis que Authon est une cité agricole.
La gare de Montoire a été le théâtre de l’entrevue entre Pétain et Hitler le 29 juin 1940.
A quelques kms de Montoire, il y a un bourg dénommé Droué.
Droué désignait le château situé entre deux paroisses, Bourguérin et Boisseleau, qui avaient chacune leur seigneur, un à Bourguérin et l’autre à Droué, et chacune leur église, dépendant l’une et l’autre de l’abbaye de Saint-Avit de Châteaudun. L’église fut rebâtie fin XVe ou début XVIe et allongée en 1631 d’une travée à l’ouest avec le portail, comme en témoigne l’inscription, aux frais d’Isaac du Raynier qui avait réuni les seigneuries de Droué et de Bourguérin et établi le bourg actuel.
Cela pourrait être le berceau de notre famille mais rien dans les registres ne le prouve.
En fait le premier Ledru retrouvé dans les registres de Montoire est Jacques qui a pour nom LDru. Il est né vers 1553 et sa femme s’appelle Anne C.. Le couple aura deux enfants Gilles (1578) et Marguerite (1580). Naissent aussi orthographiés en Dreux ou Droüt 3 enfants de Jacques et Anne C. : Nicolas (1574), Joseph (1581) et Michel.(1583). Il y a aussi Johanne Le Dreué, née en 1586 dont le père est Gatien ? Il est désigné comme honorable homme. Le parrain de Johanne est conseiller des Eaux et Forets du Bas Vendômois et sa marraine, la femme d’un avocat de Montoire. Gilles épousera Nicolle Nigault et sera le père de Michel, Marie, Jeanne et Gilles Ledru relevés à partir de 1606 sur les registres paroissiaux.
A la paroisse St Oustrille, on trouve la présence de Julian et sa femme Renée Parrain. Mais aucune ne trace de leur mariage. C’est la paroisse la plus ancienne, sous le château féodal. La chapelle est hélas actuellement squattérisée.
Il manque une, voire deux générations entre Gilles et Jullian ; Peut être un fils de Gilles qui est né en 1616 ou bien un petit fils de Michel (1606). Les états paroissiaux ont été perdus et il faudra chercher auprès des notaires pour faire le lien ?
Jullian en tant que marchand tanneur fait certainement partie des notables comme l’étaient avant lui Gilles et Jacques.
L’église Saint-Laurent XIIème et XVème siècles est l’église actuelle.
Relevé dans le registre paroissial de l’époque, le huitième jour d’avril 1687 a été :
béniste la première pierre fondamentale pour édifier et accroitre la chapelle du Rosaire en l’Eglise de Notre-Dame de Pitié de Montoire, par messire Anthoine Moreau, prêtre curé de st Laurent de Montoire, par la permission de Monseigneur l’Evèsque du Mans, et a esté posée par messire André Neilz le jeune, lieutenant du Bas vendômois au siège particulier de Montoire en présence de messires Charles L’Imetain, René Juignet, Michel jeufraint, René Guyard, René Eprad, prêtres, messires jaques Desvaux, Daniel Arnoul procureurs et plusieurs autres habitants de cette ville de Montoire, entre autre messire Jean Baptiste Luneau, procureur au bas vendômois
Du mariage Ledru/Parrain naissent 7 enfants dont 4 garçons vivants, Jean Baptiste en 1668, Julian (1671), René (1673) et Louis (1676), Les deux premiers dans la paroisse St Outrille, les deux derniers dans la paroisse St Laurent, ce qui sous entend un déménagement. Les autres enfants décédés sont enterrés dans la nef de l’église. Les parrains et marraines sont des notables de cette ville. Julian est marchand tanneur. Louis épouse une fille Leguéré. Il aura une nombreuse descendance. 12 enfants. Louis son ainé sera le beau père d’André Proust. Julian à sa mort se fera appeler Ledru des Sablons (Sablon pourrait être un quartier du Mans) et ses enfants signeront aussi de ce nom. Sa veuve sera inscrite à son décès sous le nom de Renée des Sablons. Julian et sa femme meurent à 4 jours d’intervalle en 1702. En 1686, Julien sera le parrain de noble Julien de Courcelles fils d’un conseiller du Roi.
Les nobles étaient en grand nombre avant l’avènement de Louis XIV. Ils se différenciaient peu des marchands ou des laboureurs avec lesquels ils maintenaient d’étroites relations et même des mariages lorsque le marchand était plus riche que le noble.
Dans la société paysanne, c’est l’aîné qui héritait du tènement et rendait hommage au nom de ses frères et cousins dits puînés et comme nous le verrons nous descendons des Ledru toujours par les branches cadettes !!!
Il y aura encore le mariage de Noel Le Dru avec Renée Charron. La famille Charon est une famille que l’on retrouve à Authon des 1623. Un Charon y est notaire royal, un autre prêtre. Le beau père de Colbert est Jean Jacques Charon, bailli de Blois. On y retrouve déjà les familles Mahoudeau, Michelin, Lansigu, Dolidon, Aliot, Deniau ou Mohier, patronymes que l’on retrouvera régulièrement dans les générations futures. Jean Mohier a pour parrain et marraine Nicolas et Marie Charon en 1666.
Le couple Noel et Renée auront des jumeaux Noel François et Françoise nés en 1667. Françoise épousera Julien Ménagé, René né en 1669 à la métairie de la Grange épousera Catherine Noyau en 1697 à Crotelles et donnera lui aussi naissance à René Ledru, puis Catherine qui épousera François Mahoudeau, ensuite Marie qui épousera Pierre Godard, une autre fille Jeanne qui épousera un Tanrivay, puis Françoise Ledru. Enfin la dernière Renée née en 1673 épousera Pierre Fortier en 1694.
Le village des Hermites est à l’image de son nom, un endroit isolé et tranquille dans la campagne de Touraine.
Notre premier ancêtre confirmé de Montoire est Noel Le Dru. Il a épousé Marie Perdreau en 1675. Il est marchand.
La Touraine a été scindée en plusieurs départements dont le Loir et Cher (41) et l’Indre et Loire (37)
Le département de Loir-et-Cher est situé dans la Région Centre. Son nom provient de deux rivières le traversant, le Loir au nord et le Cher au sud. Sa préfecture est Blois.
L’économie est assez florissante : commerce dans les vallées, agriculture en expansion dans la Beauce et le Perche et jusqu’en Sologne, qui connaît une relative prospérité jusqu’au XVIIe siècle.
Toutefois, politiquement, la région demeure écartelée entre les comtés et duchés voisins. En 1397, le Comté de Blois entre dans la possession de la maison d’Orléans. En 1498, Louis d’Orléans (23e Comte héréditaire de Blois) monte sur le trône de France, sous le nom de Louis XII c’est le point de départ de l’importance de Blois et du Blaisois dans la vie politique française, remarquable notamment sous les derniers Valois.
Rois et grands financiers rivalisent alors pour construire châteaux et demeures élégantes qui, par leur nombre, leur importance et leur intérêt, se placent aujourd’hui au premier plan du patrimoine national (Chambord, Blois, Cheverny).
Les guerres de religions suivront avec une réelle férocité, sous Charles IX.
En 1576 et 1588, les États généraux sont réunis à Blois.
La naissance du Loir-et-Cher en tant que département a été laborieuse et difficile. Dans son rapport du 29 septembre 1789, le Comité de constitution avait prévu d’attribuer à la ville de Blois l’un des 80 départements. Mais se révèlent les prétentions des villes voisines, en premier lieu les chefs-lieux de généralité : Tours et Orléans. À l’intérieur même du département, Montrichard se tourne vers Amboise et Tours, Saint-Aignan veut se rattacher au Berry et Salbris à Vierzon. Finalement, Orléans abandonne à Blois une grande partie de la Sologne tout en conservant Beaugency comme Tours refuse de céder Amboise. Le département est créé, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d’une partie des anciennes provinces de l’Orléanais et de la Touraine ainsi qu’une parcelle du Berry (rive gauche du Cher de Selles en Berry devenue Selles sur Cher à Saint-Aignan). Ces vicissitudes expliquent l’étranglement du département en son milieu et l’étirement maximum de sa surface au-delà du Loir au Nord et du Cher au Sud.
Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes prussiennes de juin 1815 à novembre 1818.
Le poète Pierre de Ronsard, l’inventeur Denis Papin et l’historien Augustin Thierry en sont originaires. D’autres personnages célèbres y sont également liés, parmi lesquels François Ier, Gaston d’Orléans, le maréchal Maunoury et l’abbé Grégoire (évêque de Blois, élu député à la Constituante). Sur le plan artistique, citons le compositeur Antoine Boesset (1587-1643), musicien à la cour de Louis XIII de France, qui fut Surintendant de la Musique de la Chambre du roi de 1623 à 1643.